THE ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE
La
cinémathèque française présente une
rétrospective de l'oeuvre de Luigi Comencini. Et lorsqu'hier je suis allée
voir la valigia dei sogni
dont le titre français serait « marchand
de rêves » je m'attendais à
une sorte de fantaisie surréaliste comme son titre l'indiquait mais
je n'avais aucune idée de ce que serait l'intrigue, et tant mieux,
car prise par surprise j'ai été émerveillée de mon choc.
Le
film bien qu'il présente dans le générique l'habituel «
tous les personnages sont fictionnels» commence comme un
documentaire. Comencini nous montre les dépôts où la pellicule
filmée est recyclée en film de celluloïd transparent et comment la
mémoire du cinéma est tout simplement effacée. Un vieil homme
élégant, Ettore Omeri (Umberto
Melnati) arrive en bicyclette et tente
de sauver quelques bouts de films «comme on le faisait avant
la naissance des cinémathèques» dit la voix off. Le
concept est placé il va s'agir de l'histoire d'un cinéphile qui
comme Langlois va essayer de sauver le cinéma de sa destruction
physique. Comment ne pas s'émerveiller
de l'effet de mise-en-abîme de voir un tel film non seulement en
cinémathèque mais dans la salle Henri Langlois de la cinémathèque.
Omeri
(en français on dirait Homère comme le conteur de
l'Iliade et l'odyssée)
est un ancien acteur du muet et chez lui il conserve des centaines de
bobines (en nitrate d'argent dont on sait la dangerosité). Pour
gagner sa vie, avec l'aide de la charmante et drôle fille de sa
concierge Mariannina (Maria Pia
Casilio) il les présente dans les
écoles ou les salons bourgeois, illustrant les histoires avec sa
voix et présentant en même temps l'Histoire du cinéma.
Arrivé
chez lui après sa visite au dépôt il examine la pellicule et
découvre Oh merveille qu'il a trouvé le seul film dans lequel
Eleonora Duse
ait jamais tourné. Il dit « c'est la plus grande actrice que
la terre ait porté, elle se méfiait du cinéma qui ne rendait pas
la voix et elle n'a tourné que dans un seul film qui ne fut jamais
terminé. » Lorsqu'il mentionne la Duse, le film entre en
contact avec le réel et la véritable histoire du théâtre et du
cinéma. Une grosse partie du film est
donc la présentation des merveilleux classiques de l'époque muette
du cinéma italien mais mise en scène dans une intrigue avec
répercutions dans le présent, humour, charme et dramatisation:
On
demande à Omeri de présenter ses trésors dans un salon bourgeois
et le baronne en question veut en particulier les films romantiques
et ceux d'Héléna Makowska,
qu'elle connait et qui joue son propre rôle dans la
valigia dei sogni.
Omeri
présente donc sa rétrospective des magnifiques divas du cinéma
muet ( comme j'ai pu les voir présentée par Lobster
dans les années 90 au festival
international du film de La Rochelle)
mais voilà les gens rient
devant des films dramatiques. Le sur-jeu
des acteurs du muet et leur mouvements saccadés par les appareils de
projection moderne leur semblent ridicules.
La Makowska présente, ne peut retenir ses larmes, ce ne sont pas les
jeunes qui rient qui la peine, mais de revoir une époque disparue
reprendre vie. Et Omeri assassiné dans son coeur par cette réception
décide de ne plus jamais montrer les films. Lorsqu'il fait le tour
des musées pour proposer sa collection, sa jeune assistante reçoit
le fils de la Makowska qui veut détruire les vieux films de sa mère,
elle lui promet de les lui donner à conditions qu'il lui fasse faire
un essai. Seulement en cherchant les films, elle excite le nitrate
d'argent, et tout prend feu. Omeri est arrêté pour avoir gardé
chez lui un matériel si dangereux, et on lui demande de visionner
cette dernière bobine qu'il allait présenter aux musées qui ont
gentiment refusé au cinéma son statut d'art. Dans cette dernière
bobine on peut voir des extraits de chef d'oeuvres comme Cabiria,
et puis enfin apparaît comme le scénario nous la promettait :la
Duse...
Ce
film est merveilleux, les acteurs y sont beaux, drôles et touchants,
surtout Umberto Melnati qui joue Omeri. Ce film est déchirant pour
qui aime le cinéma, on sait tous la
dangerosité des pellicule en nitrate d'argent et voir, après la
destruction institutionnalisé, cet incendie d'oeuvre uniques est un
déchirement! Et enfin, j'ai vu
Eleonora Duse sur grand écran. Cette grande actrice de théâtre sur
laquelle j'ai lu que ce soit dans les écrits de Constantin
Stanislavski ou dans le
travail à l'actor's studio de Lee
Strasberg.
Le
wikipedia italien indique que cette histoire est inspirée par le
travail que fit un acteur du muet, Mario
Ferrari,
pour préserver les films, et aussi celui que firent Comencini et son
jeune frère qui les mena à créer la cinémathèque de Milan. Le film fut
réalisé pour la cinémathèque italienne en temps de crise, donc
les acteurs renoncèrent à leur salaire mais il n'a pas rencontré
de succès.
The French
cinémathèque presents a retrospective of Luigi Comencini's work. And when yesterday I went to see La valigia dei sogni,
from the title ( the dream suitcase)I was expecting a surrealist
fantasy, but I had no idea of what the plot would be, so I was taken
by surprise by a story that I didn't expect.
This film,
thus it presents the usual « the story and character depicted
are fictitious » starts like a documentary. Comencini shows
us the factory where printed films are recycled into transparent
celluloid and how the cinema memories are simply erased. An old
and elegant crazy man, Ettore Omeri ( Umberto Melnati) comes
with his bike and suitcase to try to save pieces of master pieces
« like people used to do before the film libraries were
born » says the voice over.
So the
concept of the opus is set: it will be the story of a film buff
who like Henri Langlois will try to save films from their physical
destruction. How not to be amazed by this effect of mise-en-abîme
of seeing such a film in a film library and especially in the Henri
Langlois theatre of the French cinémathèque.
Omeri (in
English he would be called Homer like the poet, writer of the
Iliad and the Odyssey) is a former silent era
star who's preserving hundreds of old film ( in silver nitrate which
is extremely flammable as we know). To earn his living, with the help
of the charming and funny daughter of his janitor Mariannina (Maria
Pia Casilio) he presents the films in school, salons... illustrating
the stories with his own voice and also presenting by this medium the
history of cinema.
Back home
after a visit to the factory where they destroy films, he inspects
what he found and discover, Oh joy! That he found the only film left
in which Eleonora Duse acted. He says « that's the best
actress that was ever on earth and she played in only one film,
because she didn't trust a medium without sound, she shot only one
film and it was kept unfinished ».
When
Omeri talks about la Duse this film cross reality. A large part of
this opus is, thus, the presentation of the wonderful classics of the
Italian silent era but directed in a plot with repercussions in the
present, humour, charm and drama.
A baroness
asked Omeri to present his treasures in a salon, she particularly
wants the Romanesque films and especially those in which Helena
Makowska is playing (Makowska plays her own part is the opus).
So Omeri
presents his retrospective of the munificent divas of the mute era (
like I saw them presented by Lobster in the nineties during
the international film festival of la Rochelle) but people
are laughing. The over acting of the actors and their fast
movements due to the modernity of the projector makes them seem
ridiculous. La Makowska can't hold her tears back, it's not
because the youngsters are laughing but because it's painful to see
dead people living on the screen again. Omeri wounded by the cold and
mocking reception of his treasures decides to keep the films for
himself or to give them to museums. While trying to give away his
collection, Mariannina meets with Makowska's son who wants his mama's
past to be destroyed, she exchanges the service against a
screen-test, and then looking for the right opuses she
accidentally put the whole collection on fire.
Omeri is
arrested for having kept such a dangerous collection in his basement,
and to be sure that it wasn't pornography the police asks to see the
last remaining film which he kept because libraries and museums
refused to see cinema as an art. In this last film we get to see
extracts of master-pieces like Cabiria and last but not least,
as the script promised, the wonderful Eleonora Duse breaking our
hearts for the first and last time on film.
This opus is
amazing, the actors are beautiful, funny and touching, especially
Umberto Melnati who conveys his passion for cinema in a
heart-breaking and sincere way. This film is heartrending for
whom loves cinema, we all know how the silver nitrate films are
dangerous, and after the institutional erasing of the opuses it's
hard to see the saved one being destroyed by fire. And finally I
saw Eleonora Duse on the big screen. Actress of whom I heard praises
in Constantine Stanislavsky’s works and Lee Strasberg
amazing book Work at the Actor's studio.
The Italian
wikipedia indicates that this story was inspired by the work of a
silent era's actor named Mario Ferrari, who like Omeri tried to save
films from destruction and also by the Comencini's brother creation
of la cineteca di Milano. This opus was made for the Italian film
library during an economical crisis thus the actors weren't paid, and
also the film wasn't a success which is hard to understand after
seeing such a beauty!
1 comment:
Tu m'as donné envie d'aller le voir !
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