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Tuesday, 30 August 2011

Les bien aimés / The Beloved


ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE
Je ne me trompe jamais quand je sais que je vais aimer un film, alors cet article est une dédicace aux deux vieilles dames du cinéma Le Dragon à la Rochelle qui ont tentées d'empoisonner mon plaisir en restant coincées dans le sas et en disant à tout le monde que le film était décevant: Mesdames nous n'avons pas du tout les mêmes goûts!
les bien-aimés raconte le destin d'une mère et d'une fille et de leurs amours. La mère Madeleine ( jouée par Deneuve et Sagner) voit régulièrement redébouler dans sa vie Jaromil avec lequel elle vit une passion charnelle, intermittente et toujours intacte. la fille Véra (Chiara Mastroianni, sublime) croit et se donne entièrement à un amour impossible et sublimé. Christophe Honoré se permet un romanesque auquel notre époque pratique et pragmatique a pratiquement renoncé. Il nous engouffre dans l'émotion et nous permet de vivre le film à fond dans la joie et la souffrance.
En tant que truffaldienne obsessionnelle ( bien que je n'ai écris qu'un seul article sur un de ses films dans ce blog), je retrouve bien entendu la boutique de chaussures de Baisers Volés, mais cette fois l'héroïne est une femme, comme si Honoré avait été de curieux de savoir d'où venaient les petites prostituées d'Antoine Doinel. Antoine devait retrouver la paire d'escarpin, Madeleine les a en mains et les fait disparaître... Ils se font échos, ils pourraient être dans la même histoire. Véra a le lyrisme d'Adèle H, et les jambes fuselées de L'Homme qui aimait les femmes parcourent les rues de Paris, de Prague et de Reims...
Deneuve bien sûr... Mais Deneuve n'est plus une héroïne dramatique, elle devient depuis quelques films la touche d'humour et de grâce du cinéma français... elle est merveilleusement drôle et pourtant touchante. L'histoire de Véra ressemble à nos vie, à part bien sûre que comme toutes les héroïnes tragiques, elle va jusqu'au bout de son destin... ah Marylin avait raison de chanter « the French are glad to die for love... », mais Londres, la rue Stephenson, le 9/11... si loin, si proche, d'une géographie intime et tellement contemporaine.
Les bien-aimés m'a brisé le coeur, ce film est sublime, il offre sans jugement et sans distanciation une peinture précise de la vibration des sentiments... une concentration des couleurs amères, sensuelles et confuses que peuvent prendre les raisons du coeur et du corps. Ce film et ses mélodies se sont glissés sous ma peau.
I am never wrong when I know that I am going to love a film, so this article is dedicated to the two old ladies who stayed after the film to inform the newcomers that they had been very disappointed with this opus: Ladies we don't share the same tastes!
The Beloved paints the destinies of a mother, her daughter and their love stories. The mum, Madeleine(played by Ludivine Sagnier and Catherine Deneuve) regularly sees her life perturbed by the return of her first husband Jaromil (Radivoje Bukvic and Milos Forman (both wonderful)) with whom she lives a carnal, intermittent and always pristine passion. Her Daughter Vera ( Chiara Mastroianni, sublime) believes and fully gives herself in an impossible and sublimated love. Christophe Honoré allows a quality of romanticism which in our practical and pragmatic era have almost deserted our fictions. He submerges us in emotions and allows us to be fulfilled in grace, joy and pain by this opus.
As a Truffaut obsessional admirer (though I only wrote about one of his films in this blog), I, of course, found back the shoes boutique of Stolen Kisses, but this time, the protagonist is a woman, as if Honoré had been curious about the life stories of the little prostitutes and shoes sellers that Antoine Doinel met. Remember, Antoine was supposed to find a pair of shoes, Madeleine had them and made them disappear from the shop... they make echo, they could be in the same story. Vera has the lyricism of Adèle H, and there are of course the beautiful legs that obsessed The Man Who Loved Women...
Deneuve of course... But Deneuve is not anymore tragic, she has been becoming for a few films now the graceful and witty touch of French cinema.. She is wonderfully funny and thus extremely touching. The story of Vera looks like our lives (us the thirty something of year 2011), apart of course from the fact that like every tragic heroin she goes where her destiny leads her... Marylin was so right when she sung « the French are glad to die for love... » but London, rue Stephenson, 9/11... So close, so faraway of an intimate and contemporaneous geography.
The beloved broke my heart, this film is sublime, it offers without any judgement and any distanciation a precise painting of the vibration of feelings... a concentration of the sensual , confused and bitter colours that can take the reasons of heart and body. This film and its melodies have slipped under my skin. Do not miss it!

Monday, 15 November 2010

Potiche , François Ozon



Vade retro time new roman. Pourquoi cette maudite police se met-elle en automatique? Argh ça me rappelle mon premier PC à l'époque c'était la police la plus distinguée. Pour faire la maline j'utilisais comic sans Ms, gosh, à l'époque ça allait mais maintenant, je préfèrerais retourner au courrier sans!

Bref c'est donc en arial, après cette intro qui n'a rien à voir, que je vais parler de Potiche.

J'attendais impatiemment la sortie de ce film après le buzz créé cet été par la photo de notre Catherine nationale en magnifique survêtement ( utilisons le mot de l'époque) adidas rouge à bandes blanches. Ce survêtement aujourd'hui quotidiennement porté par une autre idole contemporaine que François Ozon dans son amour du camp ne peut ignorer: Tada! La grande Sue Sylvester (jouée par l'incroyable Jane Lynch dans le hélas rapidement en perte de vitesse Glee).


Une autre raison excitait ma curiosité en dehors de mon amour pour le travail de Catherine Deneuve et les mises en plis années 70: Lorsque je vivais à Londres, prise d'une crise de mal du pays, je me suis débrouillée pour revoir les Au théâtre ce soir avec Jacqueline Maillan . Hé oui! nous ne sommes pas jeudi mais je le confesse j'ai voulu devenir comédienne 1: à cause de Marylin Monroe (et un certain goût du drame) et 2: à cause de Jacqueline Maillan. Et oui, J'ai vu Potiche dans Au théâtre ce soir, et alors?!

J'avoue aussi que la bande annonce m'avait refroidie. Mais un simple calcul: j'aime Deneuve + j'aime Ozon= j'y vais. No regrets.

Dès le début, le générique façon « les saintes chéries » avec Suzanne Pujol(Deneuve) qui fait son jogging en s'émerveillant devant les petits oiseaux m'a conquise.

La force d'Ozon, c'est d'insérer la gravité dans la légèreté, de donner au superficiel de la profondeur. Toutes les critiques évoquent le discours féministe du film et si, bien entendu il me revigore, ça n'est pas de cela dont je parle en évoquant la profondeur. Le poème dit par Karin Viard, sorte de parodie de celui de Rudyard Kipling « tu seras secrétaire ma fille » est d'ailleurs un trait de génie!

Non, par profondeur je parle d'âme et de mystère. Suzanne Pujol apparaît d'abord comme cette femme désexualisé, qui doit rester à une place qu'elle a du mal à définir. Elle fait ses ptits poèmes, s'occuppe de ses ptits enfants, mais elle n'a pas d'existence en dehors de son foyer puis peu à peu, même dès le clin d'oeil à l'écureuil du générique, elle retrouve sa sexualité. C'est une épouse modèle et cocue, voilà l'image que l'on a d'elle, puis on apprend dans un flash back façon roman photo érotique qu'elle a trompé son mari avec Babin (Depardieu)... Alors pour notre plus grand plaisir, avec ses acteurs vieillissants, Ozon nous rend Le couple Depardieu/Deneuve, et la magie renaît et fonctionne. Bien sûre, moi,grande obsessionnelle du Dernier Métro je repense à la scène dans la loge qui à chaque fois me couple le souffle, mais là ce sont deux autres personnages et leur chimie me coupe encore le souffle. Et pourtant ils ont plus de 60 ans et beaucoup de kilos en trop mais ça fonctionne toujours ( tu vois maman qu'ils mettent des gens ridés à l'écran!). La force de Deneuve, la force de tous les acteurs que j'aime d'ailleurs, c'est cette capacité à nous faire croire à l'Amour, à nous rendre tout le mystère des attirances et l'ivresse vertigineuse des passions dans un regard.


Dans le Potiche du théâtre il y avait déjà les parapluies, mais alors que depuis une semaine me trotte dans la tête les merveilleuses chansons de Demy et Legrand « Au magasin les parapluies de Cherbourg » c'est étrange et magnifique de revoir la grande Catherine entourée de parapluies multicolore. J'ai eu envie de l'entendre de nouveau avec la voix d'Anne Germain nous enchanter.


La potiche est émaillée de références mais ne se laisse emprisonner par aucune. François Ozon aime jouer à l'intérieur d'un canevas et l'approfondir en le resexualisant et en ne négligeant jamais aucunes options. Le film ne peut pas sombrer dans le kitsch car la musique originale entre un ou deux morceaux ridiculement âgés,toujours mystérieuse, nous rappelle le côté sombre et mystérieux des êtres humains. Jamais l'image ne se sature, et le film est globalement beau, j'aime les immeubles des années soixante dix ou la déco art déco des bureaux de l'usine. Ce film est un vrai plaisir, il peut combler les féministes, les politiques et les cinéphiles... et le mystère n'est pas encore résolu!




Wednesday, 4 June 2008

Un conte de noël/ A Christmas Tale by Arnaud Desplechin

English version
It starts with a theatre of Chinese shadows telling the story of the Vuillard family, and the loss of a child, the elder Joseph; how none of the kids, nor the parents were compatible to save him, and how Henry was conceived to save his brother, but also failed .
Then in real mode, five years before the beginning of our story, we see Elisabeth (Anne Consigny), the now elder sister, saying that she'll pay for Henry (the fantastic Mathieu Amalric)'s debts if she never have to see him again. From this day Henry was banished from the family at least when Elisabeth was here.
Our story begins when Junon (Catherine Deneuve, eternal queen of French cinema), the mother, discovers that she's going to be sick, now she needs to find someone compatible to maybe have a chance of being saved…
I need to say that this film is really rich, so with only one vision, my memory and the necessity of being short in this column, I won’t be able to cover it, and won’t talk about the bells that it is ringing in me.
I’ve seen all the Desplechins minus one, I deeply enjoyed all of them. His characters are always very talented intellectuals, able to speak in concepts and analyze things in a very uncommon ways, the kind of guys that you can call Brilliant! But they’re also “slightly” fucked up, at least in their behaviour. The one who seem to be the more functional in society are the evil ones, the most fucked up! The alcoholics creative, drug addicts are too sensitive to properly function in this society. This is why the socially functionning ones are the real monsters, and are scarier than the fucked up.
This film is reusing Desplechin’s own mythology, plus classical mythology. Deneuve is Junon (Juno), her husband (Jean-Paul Roussillon) Abel. Hitchcock is present, in this scene where Phonia (Emmanuelle Devos, extremly sexual in this film), Henry’s girl friend, find Junon in the museum, sitting in front of a painting exactly like Madeleine was, when she was watching Carlotta Valdes’ portrait in Vertigo. The red hair and the blond go shopping together, as if Madeleine and Judy have been two persons... Plus tons of references through the films on tv: the ten commandments, A midsummer dreamShakespeare more present, than the Dickens suggested by the title, has the last word in this film.
The presence of Chiara Mastroiani and Melville Poupaud as a couple, reminds the nineties films where they starred as couples, Amalric and Emmanuelle Devos were also a couple in Ma Vie Sexuelle, and an ex couple in Kings and Queens by the same Desplechin. Elisabeth (Anne Consigny)’s son is called Paul Dedalus, like Amalric in Ma vie sexuelle (my sex life). The funny thing is that I remember reading in an interview that Desplechin choose the name of Paul Dedalus, because it was sounding cool when you say “Paul Dedalus est un con” (Paul Dedalus is a jerk!).
This film is obviously about family, relations between parents, siblings, parents and children, men and women. I think that what this film expresses is that some believe that what is said is truth, that all the viciousness and playful hatred, because expressed in words, is real, when it’s probably hiding an unexplicable and unconceavable love.
Junon and Henry claim that they hate eachother while they’re obviously the same.
This film is sometimes hilarious, violent in love, delightful in the way it abuses families. Well Jean Genet used to say “Familles je vous hais”, it’s rich, and soulfeeding, and I loved it, and will see it again because I was frustrated that it ended.

Version française
Cela commence par un spectacle d’ombres chinoises qui nous raconte l’histoire de la famille Vuillard, et la perte de l’aîné des enfants, Joseph. Personne n’a été compatible, ainsi la greffe de moelle osseuse qui aurait pu le sauver a été impossible. Henry (joué par le truculent et fin Mathieu Amalric), le troisième enfant de la famille fût d’ailleurs conçu pour sauver son frère, mais il n’était pas non plus compatible.
L’histoire continue en mode réel, cinq ans avant le début de l’action. Elisabeth (Anne Consigny) paie les dettes de son frère Henry, à condition qu’il soit banni de la famille.
L’histoire que nous raconte ce film commence lorsque Junon (Catherine Deneuve, majestueuse en reine du cinéma français, comme à son habitude) apprend qu’elle est atteinte d’une maladie du sang et a besoin d’une greffe. Froidement comme si elle jouait au poker Elle va faire tester tous les membres de sa famille, pour gagner en chances.
Je tiens à signaler que ce film est extrêmement riche et que cette critique ne sera pas exhaustive.
Fidèle à son univers, Desplechin nous présente des personnages qui semblent être dans la continuité de ses héros de Comment je me suis disputé. Paul Dedalus, n’est plus Mathieu Amalric, mais le jeune fils de Elisabeth. Le cousin qui a perdu son père, n’est plus Paul, mais Simon (des apôtres?), Chiara Mastroiani est encore partagée (moralement) entre les hommes de la famille. Depuis Rois et Reines tout le monde mélange médicaments et alcool, et l’ivresse les rend idiot et magnifiques comme des créatures du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare (cité en référence visuelle (par le petit écran de la télévision) et en mots, les dernières répliques du film.

Ce qui me frappe toujours dans les films de Desplechin c’est à quel point les personnages en douleur sont traités de monstres et comme des monstres, et leurs addictions sont là pour les aider à supporter la vie sociale, alors que ceux qui fonctionnent correctement dans la société sont les véritables monstres, car leur folie ou leur monstruosité est caché sous un comportement « normal », et ils sont d’autant plus effrayants qu’ils passent inaperçus.
Magnifique hommage à Hitchcock, lorsque Phonia (Emmanuelle Devos très sexuelle) retrouve Junon disparue, au musée, assise devant une toile, comme Madeleine face au portrait de Carlotta Valdès dans Sueurs Froides. Elles vont ensemble faire du shopping, la blonde et la rousse, comme si Madeleine et Judy avaient été deux personnes... Desplechin a souvent été vu comme un héritier de Truffaut, alors pourquoi pas comme lui utiliser des méthodes hitchcockienne.
Bien entendu ce film traite des relations familiales, et je trouve passionnant que les faits contredisent les paroles, mais que les personnages adaptés socialement ne supportent pas les mots et se focalisent sur eux plutôt que sur les faits. Ainsi Junon et Henry, se balancent les pires horreurs à la figure, mères et fils disent se haïr mutuellement, mais dans les faits ils passent du temps ensemble et sont similaires, ils se portent probablement un amour trop violent pour être avoué. J’aime ce film qui fait écho au classique « familles je vous hais » de Genet; j’aime la violence amoureuse, la folie et l’intelligence de cet opus, et il est évident que je retournerai le voir avant que ce mois-ci ne s’achève.
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