Monday, 15 November 2010

Potiche , François Ozon



Vade retro time new roman. Pourquoi cette maudite police se met-elle en automatique? Argh ça me rappelle mon premier PC à l'époque c'était la police la plus distinguée. Pour faire la maline j'utilisais comic sans Ms, gosh, à l'époque ça allait mais maintenant, je préfèrerais retourner au courrier sans!

Bref c'est donc en arial, après cette intro qui n'a rien à voir, que je vais parler de Potiche.

J'attendais impatiemment la sortie de ce film après le buzz créé cet été par la photo de notre Catherine nationale en magnifique survêtement ( utilisons le mot de l'époque) adidas rouge à bandes blanches. Ce survêtement aujourd'hui quotidiennement porté par une autre idole contemporaine que François Ozon dans son amour du camp ne peut ignorer: Tada! La grande Sue Sylvester (jouée par l'incroyable Jane Lynch dans le hélas rapidement en perte de vitesse Glee).


Une autre raison excitait ma curiosité en dehors de mon amour pour le travail de Catherine Deneuve et les mises en plis années 70: Lorsque je vivais à Londres, prise d'une crise de mal du pays, je me suis débrouillée pour revoir les Au théâtre ce soir avec Jacqueline Maillan . Hé oui! nous ne sommes pas jeudi mais je le confesse j'ai voulu devenir comédienne 1: à cause de Marylin Monroe (et un certain goût du drame) et 2: à cause de Jacqueline Maillan. Et oui, J'ai vu Potiche dans Au théâtre ce soir, et alors?!

J'avoue aussi que la bande annonce m'avait refroidie. Mais un simple calcul: j'aime Deneuve + j'aime Ozon= j'y vais. No regrets.

Dès le début, le générique façon « les saintes chéries » avec Suzanne Pujol(Deneuve) qui fait son jogging en s'émerveillant devant les petits oiseaux m'a conquise.

La force d'Ozon, c'est d'insérer la gravité dans la légèreté, de donner au superficiel de la profondeur. Toutes les critiques évoquent le discours féministe du film et si, bien entendu il me revigore, ça n'est pas de cela dont je parle en évoquant la profondeur. Le poème dit par Karin Viard, sorte de parodie de celui de Rudyard Kipling « tu seras secrétaire ma fille » est d'ailleurs un trait de génie!

Non, par profondeur je parle d'âme et de mystère. Suzanne Pujol apparaît d'abord comme cette femme désexualisé, qui doit rester à une place qu'elle a du mal à définir. Elle fait ses ptits poèmes, s'occuppe de ses ptits enfants, mais elle n'a pas d'existence en dehors de son foyer puis peu à peu, même dès le clin d'oeil à l'écureuil du générique, elle retrouve sa sexualité. C'est une épouse modèle et cocue, voilà l'image que l'on a d'elle, puis on apprend dans un flash back façon roman photo érotique qu'elle a trompé son mari avec Babin (Depardieu)... Alors pour notre plus grand plaisir, avec ses acteurs vieillissants, Ozon nous rend Le couple Depardieu/Deneuve, et la magie renaît et fonctionne. Bien sûre, moi,grande obsessionnelle du Dernier Métro je repense à la scène dans la loge qui à chaque fois me couple le souffle, mais là ce sont deux autres personnages et leur chimie me coupe encore le souffle. Et pourtant ils ont plus de 60 ans et beaucoup de kilos en trop mais ça fonctionne toujours ( tu vois maman qu'ils mettent des gens ridés à l'écran!). La force de Deneuve, la force de tous les acteurs que j'aime d'ailleurs, c'est cette capacité à nous faire croire à l'Amour, à nous rendre tout le mystère des attirances et l'ivresse vertigineuse des passions dans un regard.


Dans le Potiche du théâtre il y avait déjà les parapluies, mais alors que depuis une semaine me trotte dans la tête les merveilleuses chansons de Demy et Legrand « Au magasin les parapluies de Cherbourg » c'est étrange et magnifique de revoir la grande Catherine entourée de parapluies multicolore. J'ai eu envie de l'entendre de nouveau avec la voix d'Anne Germain nous enchanter.


La potiche est émaillée de références mais ne se laisse emprisonner par aucune. François Ozon aime jouer à l'intérieur d'un canevas et l'approfondir en le resexualisant et en ne négligeant jamais aucunes options. Le film ne peut pas sombrer dans le kitsch car la musique originale entre un ou deux morceaux ridiculement âgés,toujours mystérieuse, nous rappelle le côté sombre et mystérieux des êtres humains. Jamais l'image ne se sature, et le film est globalement beau, j'aime les immeubles des années soixante dix ou la déco art déco des bureaux de l'usine. Ce film est un vrai plaisir, il peut combler les féministes, les politiques et les cinéphiles... et le mystère n'est pas encore résolu!




5 comments:

From the avenue said...

superbe article ! je suis 100% ok avec toi ! et découverte de ton blog...très sympa.

Enattendant said...

Merci ;D

Sophie said...

Bien vu le survêt rouge de la démentielle prof "Sue" de glee! très bon article!La qualité paye toujours sur la quantité!(cf tweets)courage!

dasola said...

Bonsoir, Quand je vois la photo de Deneuve dans les parapluies de Cherbourg, je me dis que de chemin parcouru pour Deneuve qui ne fait pas du "Maillan" (moi j'ai vu cette dernière dans Potiche "Au théâtre ce soir"). Mais le ton du film est très différent de la pièce. Certaines répliques ont été mises au goût du jour. J'ai surtout apprécié les chansons (ah, le groupe "Il était une fois"). Bonne soirée.

Enattendant said...

c'est vrai!

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