Monday, 3 March 2008

Into the Wild , Sean Penn

 English :
There are two ways of making films on earth, or two types of filmmakers: the one who take from life and the one who take from their mind or others’.
The first category is the rarest, we could almost make a finished list of them, let’s say that we have in it John Cassavetes, Maurice Pialat, Frederick Wiseman, Michael Cimino, Jean François Stévenin , Amos Kollek, Agnes Varda (maybe a few others that I haven’t heard about yet) and Sean Penn.
When this film was released in London ( in November I think) I read that he considered it as the pick of what he wanted to achieve and it’s actually a master piece that makes me almost speechless!
This is a true story, and I thought that because it was told that it was ending well, how stupid and naïve of me! Chris brilliant student, coming from a brilliantly conflicted family decide to take the road and destroy all his IDs and money!
The story is told from his point of view and his sisters, who give the counter point of his absence and silence, and what his family had to endure not knowing what was happening to him. The story also start from two points,the beginning of his adventure into the wild of Alaska, and from the moment of his graduation and his”education”from rebirth to wisdom on the roads of America: what lead him to Alaska!
Of course no need to talk about originality, because nothing is more original than a real character, because everything is specific about him from his childhood, to the real person he meets and to his anecdotes. Though he comes from a genealogy of writers, that he has read, and he chooses in a way to become a character. No I can’t say that, Chris was in search of truth, in search of the reality of experienced life. So he doesn’t have the fakeness of someone who creates a character, he’s just taking paths that have been taken before!
This is the journey I went through watching this film:
First I got scared of how in the future the hitchhiking trip heritage of the dharma bums and other beatniks would get rarer and then impossible. I got scared by the fact that we don’t need much to live in nature, but that we need so much more to live in cities and for what:fucked up lives!
I thought of all the American books I read from On the road, to Dos Passos’ One Man’s initiation, plus Jack London etc… Chris renamed Alex Supertramp had a very coherent behaviour having read the books he read.
It’s a whole initiation novel as a life, a fantastic story taking all the white myths of American wilderness.
Then when we understood than being in nature wasn’t a choice anymore and that he was trapped, I became like him, powerless and scared. The scene when he kills the moose and can’t deal fast enough with cutting and cooking, this simple tragedy of the impossible survival, of his pettiness and the incapacity of dealing with something bigger, is absolutely tragic!
And at the end I was upset and traumatised like I haven’t been for a very long time by a film.
I really admire Sean Penn, not specifically as actor, but as a filmmaker absolutely because of his full sincerity, and the courage of this opus which will cut your breath with its power of life, and its beauty, the beauty of nature, not to mention the music which is amazing. This film is breathtaking and certainly traumatising, I also think that it carries, that it talks about humans as we are, imperfect and clumsy, but what save us is our desire to learn and get better. And it shows in a way too, and that’s not a revelation how our lives became meaningless. The cinema was full, a Monday afternoon, thank you Sean Penn!
Français :
Il y a deux façons de faire des films sur terre, ou bien deux types de réalisateurs : ceux qui prennent de la vie, et ceux qui prennent de leur esprit ou de celui des autres.
La première catégorie est la plus rare, on pourrait presque en écrire une liste finie, disons que dedans il y aurait : John Cassavetes, Maurice Pialat, Frederick Wiseman, Michael Cimino Jean-François Stévenin, Amos Kollek, Agnes Varda (peut-être quelques autres que je n’ai pas encore découverts) et Sean Penn.
Quand ce film est sortie à Londres ( en novembre, je crois) j’ai lu qu’il le considérait comme le sommet de ce qu’il voulait atteindre et réussir artistiquement, et en fait, oui c’est un chef d’œuvre qui me coupe pratiquement le souffle !
C’est une histoire vraie, et j’ai pensé tout le long du film que puisqu’elle était racontée, qu’elle finissait bien, très stupide et naïf de ma part ! Chris, étudiant brillant, venant d’une famille brillamment dysfonctionnelle, décide de prendre la route et détruit papiers d’identité et argent !
L’histoire est racontée de son point de vue et de celui de sa sœur, qui donne le contre point de son absence et silence, défini son voyage par le vide qu’il laisse, et ce que sa famille due endurer ne sachant pas ce par quoi il passait. L’histoire part aussi de deux point : le début de son aventure dans le monde sauvage de l’Alaska, et sa remise de diplôme deux ans avant début de son voyage a travers l’Amérique qui va le mener en Alaska.
Bien entendu, nul de besoin de parler de l’originalité de l’histoire, parce que rien n’est plus original qu’un personnage réel, parce que tout est spécifique chez un individu réel ce qui est rarement le cas chez les personnages de cinéma à moins qu’un scénariste ai eu l’intelligence de se référer aux spécificités del’acteur ou de travailler ses personnages très en profondeur hors des lieux communs. Malgré cela, Chris vient d’une généalogie d’écrivains qu’il a lu, qu’il cite et relit et il choisit en quelques sortes de devenir un personnage. Non je ne peux pas dire ça, Chris recherchait la vérité, il recherchait la réalité de l’expérience à travers la vie vécue. Donc il n’a pas l’emprunt de quelqu’un qui se crée comme personnage, il reprend juste un chemin que d’autres ont pris avant lui.
Voici le chemin que j’ai parcouru en regardant ce film :
Tout d’abord j’ai eu peur en pensant que dans un future proche visiter la terre en autostop, comme un beatnik ou un clochard céleste deviendrai totalement impossible. J’ai été effrayée à l’idée qu’il faille si peu pour vivre dans la nature et tant pour fréquenter nos villes et pour vivre une vie de merde en plus, humiliante et sale.
J’ai pensé à tous les grands bouquins américains que j’ai lus de Sur la route aux mémoires d’un jeune homme de Dos Passos, à Jack London etc.… Chris qui s’est renommé lui-même Alex Supertramp, (Alex Supervagabond !) a un comportement complètement cohérent avec ses lectures.
C’est un roman d’éducation comme vie, une histoire fantastique reprenant tous les mythes blancs de la nature américaine
Puis quand nous avons compris qu’être dans la nature n’était plus un choix et qu’il était piégé, comme lui je me suis sentie dépossédée et effrayée. La scène où il tue l’élan et ne peut pas le dépecer assez vite ni cuire la viande avant qu’elle soit gâchée, c’est la simple tragédie de l’impossibilité à survivre, de la mesquinerie humaine et l’incapacité à prendre juste ce dont on a besoin, la Nature est bien plus puissante, et il est tragique de s’y attaquer sans être capable de s’occuper des conséquences!
Et à la fin j’étais bouleversée et traumatisée comme je ne l’avais pas été depuis longtemps par un film.
J’admire vraiment Sean Penn, pas spécifiquement en tant qu’acteur, mais comme réalisateur, absolument, à cause de sa complète sincérité, et du courage de cette œuvre qui va vous couper le souffle par son pouvoir de vie, et sa beauté, la beauté de la nature, sans mentionner la musique qui est magnifique. Ce film est beau à couper le souffle et très certainement traumatisant ( dans le bon sens !) je pense aussi qu’il porte, qu’il parle des humains, tels que nous sommes, imparfaits et maladroits, mais ce qui nous sauve, c’est notre désir d’apprendre et de nous améliorer. Et ce film montre aussi d’une certaine manière, et ce n’est pas une révélation, à quel point nos vies ont perdues en sens.
Le cinéma était plein, un lundi après-midi, merci Sean Penn !

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