Saturday, 13 September 2008

Inju, the beast in the shadow

                      
The English version follows the French one
Depuis sa sortie, j’avais très envie de voir ce film, grâce à l’étrangeté de son pitch : un jeu de manipulation entre deux auteurs de romans noirs au Japon, et grâce à son metteur en scène Barbet Schroeder, dont la place dans le cinéma mondial est pour tout cinéphile assez fascinante : acteur les premiers films d’Eric Rohmer, bien qu’allemand, réalisateur de film commerciaux de qualité avec légère odeur de souffre, originalité des scénarii et grande cinéphilie. Présent aussi comme garagiste dans Darjeeling LimitedBon ou mauvais, un film de lui est à voir.
Ce film est plutôt bon. il pèche hélas par erreur de distribution: J’aime assez Benoît Magimel mais dans ce film, il est décevant. Il n’est pas vraiment crédible en professeur, ni en écrivain, son ton est trop théâtral et il a du mal à accéder au naturel.
Cinématographiquement ce film est assez audacieux, rappelant Hitchcock comme tout le monde l’a dit. Le japon y est assez angoissant dans son altérité, mais une certaine distance nous invite à ne pas nous laisser avoir par le cours des événements, et c’est sans en être complètement certain qu’on accède à la même conclusion que le film.
En fait je pense que ce film aurait été génial si le rôle d’Alexandre fayard avait été joué par un acteur un peu plus vieux et moins beau, dont l’intériorité et le mystère, aurait justifié la légère perversité. Bien entendu le côté lisse du héros, qui n’est pas contre le fait que le bien peut parfois triompher, rend la manipulation plus lisible et nous permet une légère distance qui n’est pas toujours la bienvenue pour le spectateur amoureux de la salle obscure.
J’ai aimé la mise en scène de l’espace de la maison traditionnelle japonaise, les jeux post-modernes avec la culture du cinéma d’horreur japonais ( qui pour moi est le plus terrifiant du monde) l’incrustation de la technologie dans un univers ancien, les rappels culturels des films d’Ozu et Mizoguchi. Ce film est riche et je pense qu’une seconde vision lui donnerait toute sa dimension. Le côté sulfureux est hélas assez léger, je pensais voir un film plus chaud, mais bon l’effet sera probablement plus intense sur les mâles !

English:
Since it was released, I really wanted to see this film. First because of the strangeness of its pitch: a game of manipulation between two noir novels authors in Kyoto; then because of its director: Barbet Schroeder, which part in world’s cinema is for any filmgoer fascinating: actor in the first of Eric Rohmer’s films, German by nationality, citizen of the world by his work, filmmaker of quality American blockbusters with original scripts, and a light smell of sulphur, also a big fan of classics, and garage mechanic in Darjeeling LimitedGood or bad, a film of his must be seen!
And this one is rather good. The only problem is a casting mistake: I like Benoit Magimel but in this film, he is disappointing. It’s hard to believe that he’s a writer or a university professor. He’s too theatrical.
I think this film would have been great, served by an older and less pretty actor who would have diffused some mystery and interiority fitting well with the light perversity of his character.
Cinematographically this film is brilliant; the traces of Hitchcock and Powell’s are obvious. Japan seems scary as an unknown world that seems entirely focused on expulsing the foreign body of the impolite stranger!
I love the mise en scene of the Japanese house, the post-modern game with Japanese horror movies (which are for me the most terrifying on earth!) It also reminded me of Ozu or Mizoguchi .
This film is rich and I think that a second vision will give it all the humanity that was missed in first place by the focus on the mystery. Enjoy!
                                             

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