Friday, 9 October 2009

Non Ma Fille tu n'iras pas danser de Christophe Honoré


Chiara Mastroianni est maintenant une figure habituelle du cinéma français, mais hélas souvent cantonnée aux seconds rôles. Ma motivation pour voir ce film était bien entendue de la voir dans un premier rôle.

Voici l’histoire de Léna, qui fraîchement divorcée, débarque avec ses enfants pour une réunion de famille en Bretagne. Sa situation et le contrôle qu’elle veut en avoir désobligent sa famille qui essaye de faire « son bien » !

Résumer le film est un peu une tache ardue tant il ne s’agit pas d’anecdotes mais d’un certain état de la famille, et de la crise continuelle que cette institution vit.

Famille je vous « haime », ce constant aller retour entre les désirs de Léna et ceux imposés par l’institution familiale sont passionnants, vrais, et rarement montré à l’écran. J’aime assez lorsque Simon (Louis Garrel) explique à Léna comment elle est perçue par son frère. C’est intéressant de se dire qu’en fait dans les familles chacun a une interprétation des faits, de l’histoire et des personnages, que chacun forge de son point de vue, une légende familiale. Cette façon très subtile dont les rôles sont distribué dans les familles, et un sujet qui vaut le coup d’être abordé. Chiara Mastroianni est une excellente actrice, vraie et émotionnelle !

Je ne met qu’un seul bé mol : l’écriture des dialogues est trop littéraire, ce qui il me semble frêne l’interprétation des acteurs. Ce genre de contraintes est intéressant au théâtre mais au cinéma on prend l’artificialité pour un manque de fluidité, de facilité et de talent. Mais à mesure que le film avance les dialogues deviennent plus naturels.

J’aime beaucoup l’entrée de la légende bretonne, et l’évocation des souvenirs d’enfance oubliés. Ce film tout en subtilité, montre à l’écran la difficulté à se situer dans la famille et dans la société, et la continuation de la recherche de soi après l’adolescence, ce qu’elle signifie de compliqué à vivre dans une société où l’on veut le plus vite possible nous associer à un rôle et une fonction. J’aime cette idée de la fluctuation constante des être humains dans un société qui tend à vouloir pétrifier. Je recommande chaudement ce film très touchant, et émouvant!

Le titre est me semble-t-il justifié par la légende bretonne racontant une jeune-fille qui en dansant entraine les jeunes gens dans la mort, jusqu'à ce que le diable lui-même l'invite à danser. Je trouve aussi très intéressant que dans cette œuvre, les comédiens ne soient pas maquillés, on a donc affaire à la réalité de leur peau et de leur grain, on se permet enfin au sens littéral d'être à fleur de peau!

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