ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Diffusion dans le cadre du festival Ciné Alter'Natif qui a eut lieu à Nantes au cinéma Le Concorde et à Paris au cinéma La Clef.
Reel Injun est un jeu de mot entre l'expression « reel in » qui signifie ramener et Injun qui veut dire peau rouge et est l'équivalent de l'expression raciste pour les noirs américains de « nigger ». Le pitch du film est donc l'histoire de la réappropriation par les natifs des clichés qu'Hollywood a crée sur eux.
Il s'agit aussi du parcours personnel de Neil Diamond qui enfant jouait aux cowboys sans se rendre compte qu'il était un « Indien ».
Le film est à la fois construit sur le mode du road movie :Neil Diamond s'est élancé à travers l'Amérique du nord à bord d'un rez car ( voiture stéréotype de l'indien qui ne fonctionne qu'une fois bricolée); et l'histoire du cinéma. Donc il est construit à la fois sur le mode géographique et sur le mode historique, présentant à travers la chronologie du cinéma les différents rôles que l'Indien y a tenu, et la façon dont dans la vie réelle elle a influencé les rapports entre WASP et natifs.
J'écris l' « Indien » à escient car c'est bien ainsi qu'Hollywood l'a crée, ce bon indien qui ne peut être que mort en ne le réduisant qu'à une culture faite de bandeaux ( qui étaient là pour maintenir en place les perruques des acteurs blancs) , d'arcs, de flèches et de plumes.
C'est surtout avec humour, finesse et intelligence que Neil Diamond va nous emmener dans son parcours. Pas question pour lui de se focaliser sur les luttes, ni d'ailleurs de les oublier. Il cherche à rassembler plutôt qu'à diviser car la réalité de l'Indien d'Hollywood ce sont aussi ces blancs qui ont rêvés d'être indiens comme Iron Eye Cody qui était en réalité d'origine italienne ou Buffalo child Longlance qui était à la fois natif, noir et blanc, et qui fut détruit socialement lorsqu'on découvrit qu'il avait du sang noir !
Pour résumer la situation des natifs dans le cinéma on peut dire que l'Indien a une mauvaise image mais que tout le monde veut être indien.
Je ne m'étendrais pas sur les informations nombreuses et passionnantes que fait circuler ce film car il faut que vous le voyiez.
Deux choses m'ont particulièrement marquées, d'abord d'apprendre que l' « Indien » avant d'être l'ennemi du cowboy ou son faire valoir a été le héros de nombreux films muets qui dans l'esprit de Nanouk l'Eskimau essayaient de capter ce qu'avait été la vie des autochtones avant le contact avec l'homme européen. J'ai particulièrement été intéressée par l'évocation du film de 1930 The Silent Enemy qui semble être le premier chef d'oeuvre du cinéma amérindien. L'ennemi silencieux étant la Faim.
Ensuite ce qui m'a marquée dans ce film c'est la découverte de l'humour indien à travers les blagues des stand up artists comme Charlie Hill et, et du héros Billy Jack sorte de Bruce Lee autochtone qui démontait les clichés à coups de poings et de pieds façon kung fu.
Un documentaire est là pour nous ouvrir à des connaissances que nous ignorions, il a donc été très étrange d'apprendre que le film était diffusé pour la première fois en France dans sa version intégrale de 88 minutes, alors qu'Arte le diffuse régulièrement en 55 minutes et en version française, la version française étant nettoyée de 33 minutes d'humour (WTF?).
À la question « Quelles sont les actions à entreprendre pour désamorcer les stéréotypes vis à vis des indiens au cinéma? » le producteur Chad Burris qui était présent à la séance a répondu que c'était en écrivant des histoires particulières individuelles et donc universelles par leur thème, et non pas en se focalisant sur l'aspect politique des luttes qui n'intéressent qu'une poignée de personnes dans le monde. John Trudell a clairement résumé la situation: lorsque les européens sont arrivés les natifs se sont présentés à eux en leur disant «nous sommes les êtres humains » , cette humanité leur a été dénié depuis 1492 par des génocides, et des spoliations continues. Le message de ce film est « reconnaissez nous en tant qu'êtres humains »!
Je vous rappelle que samedi 15 octobre est la journée internationale de solidarité avec les peuples indiens d'Amérique à ce titre des rencontres sont organisées à Montreuil (93)
Reel Injun, on the trail of the Hollywood Indian, is also a personal film for Neil Diamond who as a child used to play being a cowboy without realizing that he was in real life an Indian. The distance between the Hollywood projections ( here in the psychological sense) of what Indians are and the reality made him want to explore how this gap came to exist, and how American Indians deal and dealt with it.
This opus is altogether built as a road movie ( Diamond crosses all North America in a Rez Car) and as a documentary on the History of cinema. So it's made geographically and historically. The Hollywood Indian (I use capitals because it's a concept) has not always been the same in Hollywood, he has been: the noble savage, the enemy, the silent indian, the drunk indian... Out of the psychological types, Hollywood also created a look that wasn't the original native one: band head, the feathers, mostly for reasons of practicality ( the band head was able to keep wigs in places).
It's with humor, finesse and cleverness that Neil Diamond will take us on his tracking. He won't focus on the struggles, but won't forget them either. His goal is to gather not divide. The world is not Red and White! Truth is that many of the Hollywood Indians, those so called native stars, were white people who dreamt of being indians like Iron Eye Cody who became an Icon but was born in Sicily, or people who found their balance in the choice of this identity like it was the case for Buffalo Child Longlance who was one third native, one third white and one third black. When people learnt about this black third he was socially destroyed.
This film is very informative, and you have to see it!
To synthesize the situation of natives in Hollywood one of the interviewees (Chris Eyre I think) said that Indians have a bad image but everyone wants to be them.
Two things particularly excited my curiosity. First learning that in films the « Indian » before being the enemy of the cowboy or his sidekick used to be the heroes, the protagonist of many silent movies made in the spirit of Nanook of the North. Films that tried to capture what had been the life of the autochthonous before the contact. I've been particularly interested by the evocation of the 1930's film The Silent Enemy which seem to be the first American Indian master piece. This silent enemy being starvation!
Then what I enjoyed discovering was the Indian Humor. Discovering stand up artists like Charlie Hill, or the hero Billy Jack a sort indigene Bruce Lee, who destroyed clichés with fists and feets, kung fu way!
Do you know that in France Reel Injun is regularly seen on TV on the channel Arte, but without those 33 minutes of humor! Apparently European distributors fear that French people might not get that it's funny (WTF?). What is the purpose of a documentary if not opening our minds?
This film was shown in the context of the festival ciné atler'natif which purpose is to rise the awareness of American Indian cinema, so at the end of the screening the producer Chad Burris answered some of our questions. To the question « what actions could defuse stereotypes in cinema ( I have to add that the person who asked the question also added that usually in Hollywood everyone who's not American is treated as a cliché ( he specified French and Arabian people ( we don't wear berets and we don't live in the fifties, and they're not terrorists)? ». To that Chad Burris answered cleverly that it is in writing individual stories with universal themes (like love, remember the outrageously beautiful The Fast Runner) instead of focusing on the political side ( which only interest a fistful of person ( I am one of them by the way)).
John Trudell clearly synthesized the situation: when Europeans arrived on the American continent natives presented themselves this way : « we are the human beings », and this humanity was denied to them from 1492 by genocides and spoliation through now ( though the Valladolid Debate stated in 1551 that American Indians were human beings and thus couldn't be used as slaves (that was the good part of this debate, the bad was that black people weren't... no comment)). The message of this film is simple as that : “we are human being, not indigenous, indians, or natives: human beings!”
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