Saturday, 16 June 2012

L'ÉPINE DANS LE COEUR/THE THORN IN THE HEART MICHEL GONDRY


ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE
 Si je vois tous les films de Michel Gondry je ne les aime pas également, j'ai déjà oublié Green Hornet, je n'avais pas aimé Human Nature, mais J'avais été extrêmement touchée par la science des rêves pour moi ce film disait quelque chose de nouveau sur la réalité et sur notre perception du monde.... Je me passionne pour sa démarche expérimentale son envie d'essayer toujours des choses nouvelles, ne jamais refaire deux fois la même chose ce qui pourrait aussi être mon credo. Comme beaucoup je ne me suis pas inscrite assez tôt à son expo au centre Pompidou (il aurait fallu s'y inscrire mille ans avant), et j'ai hâte de voir the We and the I. Disons que je ne m'intéresse à son côté bricolo que quand celui-ci dépasse une démarche esthétique et est véhicule d'un nouveau langage convecteur de nouvelles émotions. Toujours passionnée par le travail sur l'intime et les connections familiales il me fallait voir l'épine dans le coeur.
L'épine dans le coeur raconte, souvent à la première personne, le parcours de Suzette Gondry (tante de l'auteur) qui fut des années 50 à 90 institutrice dans les Cévennes et souvent dans des villages perdus dans les montagnes. Le film commence par un diner familiale où tout le monde est à table serré dans une petite cuisine et où Suzette raconte les larmes aux yeux de rire une anecdote sur son défunt mari Jean-Guy. Puis elle reprend le chemin de l'école et nous montre ce qu'était les conditions de travail des jeunes institutrices dans ces écoles à classe unique perdues dans des bleds paumés et sans voiture. Suzette revoit ses anciens élèves mais bien vite au concept simple de la vie d'une institutrice de campagne dans les Cévennes se mêlent les complexes plus flous de l'intime et de la famille, l'histoire de la mort de jean Guy et de l'homosexualité malheureuse et non assumée de Jean Yves le fils de Suzette. Cette incommunicabilité entre eux faites de trop de souffrances et d'à priori qui fait qu'il se feront toujours mal l'un à l'autre.
L'épine dans le coeur clarifie l'idée très simple que la vie est plus complexe à réduire en film que les idées qu'on a sur elle. Suzette est un personnage intense elle est douce, aimable et ouverte mais aussi incroyablement dure parfois. Elle le dit que c'est son côté cévenole le « je dois » qui la force parfois à faire des choses qu'elle déteste faire. Le plus impressionnant, et, pardon, terrifiant est lorsqu'elle est restée deux jours seule et volets clôts avec son mari décédé parce que sa petite fille passait le bac et qu'elle ne voulait pas qu'elle le rate.

Très émouvant et généreux ce documentaire, histoire d'une famille particulière, fais écho et nous rappelle l'histoire de nos familles, les distinctions entre la vie privée et la vie publique, les secrets et les non-dits qui bouffent et détruisent les individus, et les liens haine/amour entre des gens qui ont été condamnés à vivre ensemble par le hasard.



If I watch all of Michel Gondry's films, I don't like them all, I've already forgotten Green Hornet, and didn't like his first opus: Human Nature, but I was extremely touched by The science of sleep which, for me, said something new about reality and our perception of it.... I am passionate about his experimental approach to things, the way he always tries something new, and never do the same thing twice (which could also be my motto). I can't wait for the We and the I to be released though I am really not excited about his project with Audrey Boring Tautou.
Let's say that I am more interested in what he wants to convey through in his DIY system than the DIY system by itself, when he creates a new language for more complex emotions I am all ears when it's only to please hipsters or to entertain I am usually bored.
Always interested by the work on family and intimacy I had to watch The Thorn in the Heart.

The Thorn in The Heart tells, most of the time at the first person, the story of Suzette Gondry ( Michel's aunt) who has been a school teacher from the nineteen fifties to the nineteen nineties, she worked most of the time in small villages lost in the Cévennes mountains. The film starts by a family dinner where everyone is squeezed up in a small kitchen, and Suzette tells an hilarious anecdote about her late husband Jean-Guy. Then she takes back the path to school and shows us what were the work conditions of a school teacher in the fifties in the countryside, being in charge of a unique class with children from 5 to 14, how it felt to be cut from the outside world without a car because they didn't have enough money to have one, and to be a soldier of the education and the republic. Suzette meets her old students... but very soon is added to the very simple and interesting concept of retracing a school teacher's life the more complicated vagaries of life, and the more blurry concepts of intimacy and family: the story of Jean-Guy's death, the depression of Jean-Yves ( Suzette's son) and his unhappy homosexuality. The relationship between the son and his mother fuelled with regrets, temper and bad memories, their enormous difficulties to trust each other are the thorn in the heart.
This film clarifies the very simple idea that life can't entirely fit into a film while the ideas we have on how life should be often do. Like Michel Gondry we are shocked to discover Suzette's hard side, She can be extremely tough, that is what she calls her cévenol side. She's often lead more by « I must » than her real desires. When her husband died she stayed with him two days in the dark to be sure that her grand-daughter finished her exams.
The Thorn in The Heart is very moving, it's the story of a specific family, but it's easy to recognise our own families traits, often this film reminded me of the secrets and scars of my own family saga ( I'll be curious to hear a non European perception of this documentary so don't hesitate to comment below).

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