ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE
Girls la nouvelle série de HBO, écrite, réalisée et jouée par Lena Dunham me passionne. J'ai passé l'autre jour plus d'une demi-heure à expliquer ce qui s'est passé dans l'épisode 6 à ma meilleure amie, et essayer de faire passer ce qui me touche dans l'écriture scénaristique de cette jeune femme de 25 ans. J'ai passé aussi un peu de temps à lire un article (plutôt long) qui se focalisait sur l'approche et l'utilisation originale que Dunham fait du sexe dans la série, c'est à dire que le sexe fait avancer l'intrigue qu'il n'est pas une fin en soi mais qu'il est révélateur des relations entre les personnages (ce qui est nouveau et original dans la fiction américaine).
Les critiques tendent à comparer Girls a des séries et genres préexistants (Sex and the city et les comédies romantiques) et à déterminer ce show par rapport à ça dans une optique postmoderne que le show en lui-même ne revendique pas. Je ne vois pas l'intérêt critique ou intellectuel de cette démarche. Girls n'est pas une série qui se gausse de références sauf quand celles-ci servent à un personnage sans personnalité, comme Shoshanna, à se définir.
Il est clair que Girls a pour matériel créatif la vie et l'expérience réelle, l'expérience du quotidien.
Il est clair que Girls a pour matériel créatif la vie et l'expérience réelle, l'expérience du quotidien.
La série démarre alors que les parents d'Hannah lui annoncent qu'ils lui coupent les vivres, qu'elle va devoir se prendre en charge. Hannah vit à New York, elle partage un appartement avec Marnie, sa meilleure amie et veut devenir écrivain.
Elle a cette relation étrange avec Adam qui ne répond jamais à ses textos, n'est pas spécialement disponible pour elle, mais à un esprit original et utilise son imagination pour tout. Hannah a l'impression d'être utilisée, d'être un moyen d'atteindre une jouissance qu'elle ne partage pas physiquement mais peu importe ce qui l'intéresse c'est la jouissance intellectuelle... et on aurait tort de prendre Hannah pour une victime!
Leur relation est physique, elle est faite d'une sexualité égoïste mais riche en histoires, en terreau imaginatif, et c'est ce qui passionne Hannah.
Le terreau de cette série c'est la relation entre l'art et la vie, la vie et l'art.
Elle a cette relation étrange avec Adam qui ne répond jamais à ses textos, n'est pas spécialement disponible pour elle, mais à un esprit original et utilise son imagination pour tout. Hannah a l'impression d'être utilisée, d'être un moyen d'atteindre une jouissance qu'elle ne partage pas physiquement mais peu importe ce qui l'intéresse c'est la jouissance intellectuelle... et on aurait tort de prendre Hannah pour une victime!
Leur relation est physique, elle est faite d'une sexualité égoïste mais riche en histoires, en terreau imaginatif, et c'est ce qui passionne Hannah.
Le terreau de cette série c'est la relation entre l'art et la vie, la vie et l'art.
Lorsqu'Hannah travaille dans un bureau, où son boss, une sorte de sosie du père noël lui tripote les seins sous prétexte de massage, au lieu d'être choquée comme la bienséance le dicte elle écoute le conseil de Jessa qui lui dit de coucher avec lui “pour l'histoire”.
Dans Girls il n'y a pas les twists à la con, ni les trucs de scénaristes que je ne peux plus voir en peinture (Robert McKee and co) ni non plus toutes les fantaisies charmantes de Bored to death.
La série s'adapte au rythme de la vie, et si ennui il y a, elle l'explore, le dissèque, le questionne toujours avec grâce.
La série s'adapte au rythme de la vie, et si ennui il y a, elle l'explore, le dissèque, le questionne toujours avec grâce.
Et c'est ce que j'aime dans Girls et c'est dans cela que je me reconnaitrais, la série se passe dans le réel, l'ennui du quotidien, la vie et bien que nos héroïnes aient très peu de contrôle sur cette vie, qu'elles s'inquiètent du loyer à payer, elles essaient de saisir toutes les opportunités qui leur permettront d'être les auteurs de leur propre histoire.
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I am very passionate about HBO's Girls. I spent half an hour this week explaining to my best friend what happened in episode six, how it echoed our lives and I tried to convey in what Lena Dunham's writing is amazing. I also spent quite a while reading an article about what is new in this show in the treatment of sex as part of the story and not something being a end in itself ( new to America, actually, I can think of a few French films where the treatment of sex is part of the intrigue and revealing about the characters' expectations, traumas, personalities...).
Critics tend to compare Girls to pre-existing shows or genres (SATC and romantic comedies), and determining it from that... I don't see the point. I love Girls because instead of being referential it's using life as its material.
Girls' first episode starts when Hannah's parents announce to her that they will stop supporting her, that she has to find a job. Hannah lives in New York she shares an apartment with her best friend and wants to be a writer. She has this strange relationship with Adam who never answers her texts, is quite unavailable but has an original mind and will use his imagination in everything... Their relation which is mainly physical, is of creative and selfish sex but it contains lots of storytelling and that's what passionates Hannah and passionates me watching this show. This whole series is about the thing that is the most interesting to me: the deeply strange relationship between art and life, life and art.
Girls is honest, there are no stupid twists, no “Robert McKee” effing tricks, it takes it's rhythm from life, and if nothing happens, if life is boring, let's anyway explore and question this boredom with grace.
When Hannah works in an office where her Santa lookalike boss has an habit of groping and massaging female employees breasts, instead of being shocked she listens to her friend Jessa's advice about fucking the old man just to see where it leads, “for the story”.
This is what I love about Girls, it takes place in an environment that we recognise as real and boring, and then it becomes what the characters are trying to do with it, how they try to write their own stories while they are in control of nothing and are worried about the rent.
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