Dimanche 24 Juin (
marathon fête du cinéma jour 1)
13h20 cinéma l'arlequin
sous la pluie
L'assassin Elio Pietri
Ma che bello Marcello! Ce
film le filme sous toutes ses coutures, veut découvrir comme dans un
bon Maigret( sans effet et sans twists) la personnalité de son petit
escroc de charme, homme à femme, joueur et manipulateur sincère. On
voit ses combines, ses petites manipulations, mais peut-il avoir tué
son amante, et les flash back qui sont de son point de vue sont ils
la réalité? Filmé librement en extérieurs souvent, dans les
grands espace de l'Italie antonionienne le film respire et s'amuse
de lui-même. Bien sûre le suspense n'est pas tant dans l'enquête
que dans le personnalité d'Alfredo qui semble pourtant agir toujours
de façon sincère et ouverte. La vibe sixties de ce film le rend
plaisir pour les yeux.
La fête du cinéma a
surtout un public du troisième age et les salles du sixième sont
loin d'être pleines, c'est d'ailleurs probablement un jour comme les
autres car lorsqu'on leur présente le ruban qui sert cette année de
pass les gens sont étonnés, avec les cartes illimitées plus
personne ne joue le jeu de l'enchainement des films jusqu'à tomber
par terre, il n'y a que moi et je m'en amuse.
Trois Femmes, Robert
Altman au Reflet Médicis rue Champo
J'écris ceci au café,
au Danton à côté de l'UGC Danton, à côté discussion
intergénérationnelle sur les héros de nos enfances, les Cousteau,
Haroun Tazief, la fille parlait d'Adieu Berthe et maintenant l'homme
se rappelle qu'il poussait des petits vélos pour simuler le tour de
France dans sa chambre.
Donc 3 femmes: très fort
et étrange, toujours le suspense sur la nature des personnages.
J'ai mangé un falafel
Maoz.
Millie (Shelley Duval)
est tout dehors, rien dedans, elle parle et les gens l'ignorent,
Willie peint des fresques dans le style bizarre +gréco-romaine et
Pinky Rose, gamine, se cherche une identité. L'eau les lie, les
piscines, les bains gériatriques, l'aquarium...
je lève le nez, je
regarde passer les parapluies.
Puis par le transfert de
l'eau et d'une tentative de suicide, le passage par la mort: Pinky
devient Millie. Elles se passent les hommes, les identités
s'échangent. Magnifiquement joué le film se dérobe à une
interprétation fixée, les identités sont fluides et poreuses comme
l'eau. La perfection formelle du film, le désir des personnages de
s'échapper d'eux-même et le drame de la féminité font que ce film
vous colle à la peau. Le silence dans la salle était préhensible
et incarné tout le monde retenait son souffle peut-être pour ne pas
pleurer. Les images sont splendides, ces espaces déserts de la
Californie, et puis j'aime cette idée que la personnalité est
quelque chose d'aussi fluctuant que l'eau, pour moi ce film contient
beaucoup de personnage de fictions féminins, Carrie bien sûre,
comment ne pas penser à elle quand Sissy Spacek est là, mais aussi
Lolita, ou Holy Golightly. Dans le cinéma d'aujourd'hui l'histoire
est devenue tellement proéminente qu'il faut tout réduire à la
logique, et avoir pour tout une explication claire possible, quel
dommage, on n'explore donc que très peu la marge de la
compréhension... et pourtant ce film reste réel et réaliste et
plausible?
Adieu Berthe, Bruno
Podalydes( UGC Danton) j'ai twitté #onsaitquandonestdansuncinemaUGC
quand tout le monde croque des pop corns, quand il y a toujours
quelqu'un qui chuchote, quand les gens ricanent à tout bout de
champ, quand on se tape une demi heure de pub.
Suis dans la salle du
reflet pour voir Barbara.
Adieu Berthe m'a beaucoup
émue, la salle riait et moi je pleurais, je sens toujours plus la
tristesse du personnage que son éventuel ridicule. Le film est
extrêmement touchant et charmant.
J'ai vraiment ri quand
dans les pompes funèbres over design Définitif, le croque mort
essayait de mettre en marche un hologramme façon princesse Leïa
dans Star Wars, et qu'il n'y arrivait pas. Les bruitages étaient les
mêmes que dans la guerre des étoiles, là j'ai commencé à rire.
Le film est souvent joué
de façon assez théâtrale et se libère quand on visite la maison
de retraite paradisiaque où Berthe a fini ses jours qui serait comme
une annexe de la comédie française avec tout ces noms d'auteurs de
théâtre sur les murs, les citations, et les vieillards tous
magiciens.
J'en ai marre de voir
toujours les mêmes bandes annonces, le truc Starbuck « el
masturbator » commence sérieusement à me saouler. J'ai un
coup de barre est-ce que je remets ça demain?
Donc Adieu Berthe met en
parallèle pour Armand (Poda) la mort de sa grand-mère, donc la
conscience de sa propre mortalité et son choix de vie continuer
avec sa femme ou avec sa maitresse, alors qu'il aime les deux et que
les deux l'aiment encore et malgré tout. J'aime beaucoup les croques morts Obsécool qui s'occupent aussi des enterrements des animaux et
sont philosophes, quand ils parlent d'Haroun Tazieff et des volcans je
comprends enfin la conversation dont j'étais témoin au café.
J'aime bien entendu l'idée dans ce film que les conventions
amoureuses ou d'enterrements sont toujours à recréer il qu'il n'y a
pas de raisons de s'enfermer dans une théâtralité que les autres
nous impose parce que «c'est comme ça ».
Et pour la troisième
fois la bande annonce de Lola qui elle ne me dérange pas, car j'aime
Lola.
Le film commence.
Barbara, Christian
Petzold
Quand j'ai pris ma place,
j'ai demandé au caissier combien de temps durait le film car il
était déjà 22h, il m'a dit 3h40 et j'ai ri « il n'y a que la
maman et la putain qui dure 3H40 » quoi a dit l'autre car il
n'avait entendu que le mot « putain » , « et
Laurence anyways aussi... » moi j'ai répondu avec le sourire,
finalement Adieu Berthe m'avait détendue et comme il avait cessé de
pleuvoir... « on ira la voir quand même »... j'ai montré
mon poignet avec le pass fête du cinéma comme bracelet et j'ai pris
ma place pour le quatrième film de l'après-midi à 22h... donc
Barbara...
Il devait y avoir une
fuite d'eau au reflet, il y avait un goute à goute pendant tout le
film.
Barbara est un film très
structuré narrativement ce qui serait mon seul reproche car la vie
n'est pas aussi bien structurée et que je me méfie des films qui
manquent de lignes de fuites et d'un puissant hors champ (j'écris du
RER B le type d'en face a enlevé ses chaussures et ça sent un peu
la marée)
Mais en dehors de ça le
film respire, il est porté, il est comme une pièce avec un timing
parfait et des acteurs à leur summum, c'est un bel exemple d'une
histoire d'amour et d'application du serment d'Hippocrate, j'aime que
le vent le batte et cette présence de la mer qui ne se révèle
visuellement qu'à la fin. C'est l'histoire en RDA d'un médecin,
Barbara qui a été déclassée et se retrouve à la campagne dans un
petit hôpital, tout le monde l'observe, et elle connait le système,
elle prépare son échappée, mais elle se laisse peu à peu
apprivoiser par le médecin chef de son hôpital... c'est un très
bon film.
Conclusion: Il y a
longtemps que je n'avais pas fait un marathon cinéma, les salles
n'étaient pas pleines à cause de cette majorité de « nouveaux
cinéphiles » et leurs cartes illimitées, je n'ai pas de carte
illimitée, mais j'ai aimé cette journée malgré la pluie et la
tristesse, c'est comme si j'étais entrée dans les rêves des
autres, je faisais ça très souvent des marathons de film, avant, je
continue donc demain!
1 comment:
Je n'ai lu que ton avis sur berthe, et je te rjeoins. Obsécool, Définitif, voilà un film inventif, drôle et triste.
Je reviendrai pr Barbara.
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