Tuesday 15 July 2008

Broken English by Zoe Cassavetes



English version
Without knowing who was directing this film, I would have been intrigued by its title, title of this Marianne Faithful’s masterpiece, from the eponym album. Though this film was released in 2007, it was a preview that Zoe Cassavetes honored by her peaceful presence.
Here, we have an independent movie, shot in 20 days and in film which is a rarer and rarer case, as filmmaking has been made easier by the invention of digital. Film gives a green minerality to the film ( is this from the silver particles?)

This is the story of a young woman who can’t find or keep love, she’s more or less clumsy with it, not very well adjusted and incapable of surviving the grief of her father’s death. This is the aquatic story of unsatisfied love of life, or the memory that there was once a love of life in this person. Then one day she finds her prince charming in this French guy who’s only here for her beautiful eyes, who’s like a mass for present times, and then go back to far away Europe.
After this episode her slithering depression reachs new depths, and she decides to go to Paris to find him. “Paris est une toute petite ville pour deux personnes qui s’aiment d’un amour aussi grand que le notre” said ironically Arletty /Garance in Marcel Carné’s Children of Paradise. And suddenly French people are children of paradise, innocent and fresh in love… as if they were all loving puppies. Despites of that the film doesn’t fall in clichés, having been a Parisian for long enough, I know that you find people that you were searching in this city.
I like the honesty of this film, the fact that the death of the father is carried as a weigh. Like it’s probably the case for Zoé in real life. I felt solidarity, as I think numerous filmgoers who cry the absence of a John Cassavetes in those days of cultural dryness, do. I liked the fact that she’s also honest with the cities. I loved the cast: Parker Posey reminding me of my Australian friend Alice, Drea de Matteo as an unsatisfied married woman, far from her character in the Sopranos, Gena Rowlands showing straight face telling her daugther that she should buy new make up and wear the highest heels in town, Melville Poupaud, being an almost (but charming) caricature of a French guy (I think that two mythologies actually mixed up: French and Italian!)
I was very moved to shake Zoe Cassavetes’ hand. I felt quite stupid after that to tell her, “please go on!” then that she was more working in her father’s continuity than her brother, but my friends told me that even if I am nobody, that, encouragements are sometimes the little thing that helps carrying on.
The soundtrack and the aesthetics of this film are beautiful , it’s somehow precious and fragile.

Version française
Sans savoir qui dirige ce film, j’aurais voulu le voir, à cause de son titre (la magnifique chanson de Marianne Faithful) ou de son affiche, mais ma curiosité pour l’engeance de John Cassavetes, même si elle était presque morte et enterrée avec Nick, mettait encore de l’espoir en Zoé.
Ce film a été tourné comme un film indépendant à l’ancienne, ce qui est pratiquement luxueux : en vingt jours, sur pellicule.
J’ignore si ce sont les contraintes de la pellicule ou le mauvais temps sur ce tournage, mais sa lumière légèrement verte et aquatique, lui a donné une teinte de mélancolie océane, fascinante par sa beauté minérale.

Voici l’histoire d’une jeune femme, déprimée, et angoissée,  qui vit sa petite vie au jour le jour, espérant le grand amour, en faisant passer la pilule avec des pilules et du vin. Elle n’arrive pas à trouver l’amour, ou le trouve sans arrêt là où il n’est pas. Elle n’a pas dépassé le deuil de son père, elle n’est pas vraiment à sa place dans la comédie de la vie. Sa mère jouée par Gena Rowlands, qui fait son age, lui assène des conseils au charme peu contemporain : «va dans une fête, achètes toi un nouveau rouge à lèvres, mets les plus hauts talons les plus hauts que tu puisses trouver «pretend you’re happy when you’re blue » ». Comment ne pas voir dans cette œuvre des réminiscences de Minnie and Moskowitz, notre héroine (jouée par la très chic Parker Posey) boucle la boucle, en rendant son père à Bogart,dans lequel John Cassavetes se projetait comme amant idéal de sa femme lorsque Minnie regardait Casablanca. Le spectateur qui partage le deuil de Zoé ne peut qu’être touché, et ému, lui qui subit depuis trop longtemps maintenant le déni de Gena ou du cinéma en général qui prétend avoir digéré l’héritage. Mais voilà la mère est solide, elle aime la vie, et préfère un ersatz plutôt que de perdre ses dernières années en lamentations. Puis arrive Melville Poupaud qui l’aime instantanément comme un chiot et la confronte à ce qu’elle pensait souhaiter. Elle va alors devoir apprendre à être aimée, entre la peur de faire fuir, et la peur de faire rester.
Ce film est très touchant, parce que profondément honnête. Il est relativement minimaliste comme les œuvres de Sofia par rapport aux œuvres de Francis Ford, mais son charme, sa délicatesse ne le privent pas d’une maestria du traitement de l’image, d’un soin des détails extrêmement beau, et son dégraissage de toute vulgarité, en font un objet précieux et fragile, qui touche l’âme, la troublant légèrement, c’est une rivière paisiblement remué, quand les œuvres du père emportées par une joie de vivre intrinsèques et douloureuse, nous décollaient comme des océans sur des territoires d’un lyrisme émotionnels jamais atteint en cinématographie auparavant et depuis. Aucune catharsis ne sait vraiment nettoyer un deuil, ou une mélancolie profonde, ne peut remplacer une joie de vivre éteinte, mais ce film ne se ment pas ne se décore pas de myriades de mensonges hollywoodien, il est dans la continuité du travail paternel auquel Zoé semble s’adonner comme à un devoir de fille autant spirituelle que biologique, et il est probable que ce travail ne se fasse pas sans choix douloureux, et c’est admirable de ne pas avoir choisi la facilité et le clinquant d’Hollywood à cette souffrance légèrement voilée de deuil, de larmes et d'egocentrisme dépréciatif.

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