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Monday, 5 March 2012

Une Belle Fille Comme Moi/ Such A Gorgeous Kid Like Me, 1972, François Truffaut



ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE

Individuellement les films de François Truffaut sont romanesques, drôles, sublimes ou mystérieux; dans leur ensemble ils sont faits de récurrences, de scènes primitives rejouées, moquées ou sublimées (qui dialoguent entre films et enrichissent leur interprétation). Sa filmographie est un grand éventail d'indices et de mystères à résoudre, et c'est pour ça que malgré le temps qui passe je ne m'en lasse jamais et voit et revoit ses oeuvres avec délectation. Une Belle Fille Comme Moi est le seul que je n'avais pas encore vu, j'ai réparé,samedi, cette erreur à la cinémathèque.


Il s'agit d'une comédie, adaptée du roman du même nom de Henry Farrell. Elle met en scène Camille Bliss, Bernadette Lafont, en “petite garce” avançant dans la vie grâce à ses amants, et Stanislas Prévine, André Dussolier, jeune professeur de sociologie qui se laisse embobiner.
Le schéma du film pourrait être un mélange entre celui de la sirène du Mississippi (Camille comme Marion manipule les hommes pour arriver à ses fins), celui de la mariée était en noir, car l'histoire avance au fur et à mesure des rencontres masculines. Il serait une prémisse comique du scénario de La Petite Voleuse ( que mit en scène Claude Miller directeur de prod d'Une belle fille comme moi), reprend sur le mode parodique l'évasion du « centre d'observation des mineurs » des Quatre cents coups... Bien sûre Bernadette Lafont est toujours en fuite... L'Amour en Fuite....


Stanislas Prévine écrit une thèse sur les femmes criminelles, et rencontre régulièrement en prison Camille pour qu'elle lui raconte son histoire. Le film est donc écrit du point de vue détaché d'une femme qui ne s'implique jamais émotionnellement. Le meurtre de son père, scène primitive de sa criminalité est mis en scène de façon burlesque: Philippe Léotard (qui joue aussi le rôle de son mari, Clovis Bliss), y porte un coussin de comedia del arte sur le ventre, et la petite Camille s'envole littéralement avec un coup de pied au cul...
En expliquant son premier “meurtre” elle le qualifie d'”accident de la fatalité”: mais elle a retiré l'échelle sous les pieds de son père.

Elle se mari, a des amants qui lui sont tous utiles à quelque chose. Mon préféré est Arthur le dératiseur catholique, joué par le fantastique Charles Denner (vierge dans ce film alors qu'il allait devenir L'Homme Qui Aimait les Femmes). Il hurle comme une fille voyant Camille nue à l'arrière de sa camionnette.


Pour l'innocenter, accompagné d'Hélène (Anne Kreiss, une copie presque conforme de la Christine Darbon (Claude Jade) de Baisers Volés ) sa secrétaire amoureuse de lui ( ici le rapport blonde/brune (méchante/gentille) de Vivement Dimanche est inversé), Stanislas part à la recherche de films amateurs. Stanislas et Hélène découvrent alors que c'est un petit garçon appelé Michou et passionné de cinéma qui possède l'indice clef. Dans un premier temps l'enfant refuse de montrer le film car il n'est pas terminé puis alors que la projection s'opère il ne s'intéresse pas à l'action extraordinaire qu'il a filmé: un homme qui se jette du haut de la cathédrale, mais seulement à la qualité des images. Ici Truffaut fait une critique très malicieuse de ces critiques ou cinéastes qui ne s'intéressent qu'à l'aspect technique des oeuvres sans être capable d'y voir l'essentiel c'est à dire s'il se passe ou non quelque chose d'intéressant à l'écran!


C'est Truffaut qui disait que « les films respirent par leurs défauts », et Une Belle Fille comme moi a quelques défauts: il n'est pas toujours très bien joué, mais, il est drôle, spirituel, rythmé, et créatif. Bernadette Lafont y est superbe et à moitié nue les trois quart du temps. Et en voyant ce film, je me suis sentie comme chez moi!



   
 ENGLISH VERSION
 

Individually, each François Truffaut's films are romantic, hilarious, sublime or mysterious; as a whole they're made of recurrences, primitive scenes replayed, mocked or sublimed ( these, dialogue from opus to opus and enhance our understanding of Truffaut's cinema). His filmography has a big range of clues and mysteries to solve, and that is why, besides the passing time, I still watch and re-watch his work with delectation. A Gorgeous Girl Like Me was the only one that I had never seen, now it has been repaired: I saw it Saturday at La cinémathèque Française.

                                                        
It's a comedy, adapted from Henry Farrell's novel. It's focusing on Camille Bliss ( Bernadette Lafont), a «little bitch » using men to get what she wants, and Stanislas Prévine (André Dussolier), a young sociology teacher that she hoodwinks.
                                                        
The outline of the film could be a mix between Mississippi Mermaid's (Camille like Marion uses men), The Bride Wore Black, because the story moves from man to man. It could be a premise of The Little Thief's script (Claude Miller filmed it, and was part of A Gorgeous Girl Like Me's staff), of course Camille is always on the run... Love on the Run... She escapes from the “centre for observation” like Antoine Doinel in The Four Hundred Blows...
Stanislas Prévine is writing a thesis on criminal women, and regularly meets Camille to listen to her story. She's is jail. So this film is written in flash backs from the point of view of a detached woman, who never commit emotionally. The murder of her father, primitive scene of her criminality is directed like a farcical movie: Philippe Léotard ( who also plays Camille's husband Clovis Bliss) wears a comedia del arte cushion as a belly, and makes little Camille literally fly when he kicks her ass...
She qualify her first « murder » as a fate incident: she removed the ladder under her father's feet!
She marries, and has lovers who all have a purpose in her plan. My favourite is Arthur, the catholic rat-catcher, played by the amazing Charles Denner (in this film he's a virgin, while in The Man who loved women, he'll be a womaniser). He screams like a little girl when he finds Camille naked in the back of his truck.
                          
To prove her innocence, accompanied by Hélène (Anne kreiss, almost a mirror image of Christine Darbon (Claude Jade) in Stolen Kisses) his in love secretary (here the Confidentially Yours relation Blonde/brunette (bad/good) is inverted), Stanislas is searching for amateur films. Stanislas and Hélène then discover that it's a little boy passionate about cinema called Michou who possesses the key clue. First the little boy doesn't want to show an unfinished film, then while the projection is operating he's not interested by the extraordinary action that taking place on the screen ( a man is jumping from the top of the cathedral), the only thing that matters for this little boy is the cinematography's quality.
Here Truffaut throws a mischievous blow to those critics and filmmakers only interested in the technical side of films, when what's more important is what goes on the screen ( action, characters' relationship...).

                     

He's the one who said ( and I second that) that « films breathe by their faults », and A Gorgeous Girl Like Me has some: it's not always well played, but it's hilarious, witty, rythmed and creative. Bernadette Lafont is superb, and spend half of the time half naked. I felt at home watching this opus.

              

Tuesday, 30 August 2011

Les bien aimés / The Beloved


ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE
Je ne me trompe jamais quand je sais que je vais aimer un film, alors cet article est une dédicace aux deux vieilles dames du cinéma Le Dragon à la Rochelle qui ont tentées d'empoisonner mon plaisir en restant coincées dans le sas et en disant à tout le monde que le film était décevant: Mesdames nous n'avons pas du tout les mêmes goûts!
les bien-aimés raconte le destin d'une mère et d'une fille et de leurs amours. La mère Madeleine ( jouée par Deneuve et Sagner) voit régulièrement redébouler dans sa vie Jaromil avec lequel elle vit une passion charnelle, intermittente et toujours intacte. la fille Véra (Chiara Mastroianni, sublime) croit et se donne entièrement à un amour impossible et sublimé. Christophe Honoré se permet un romanesque auquel notre époque pratique et pragmatique a pratiquement renoncé. Il nous engouffre dans l'émotion et nous permet de vivre le film à fond dans la joie et la souffrance.
En tant que truffaldienne obsessionnelle ( bien que je n'ai écris qu'un seul article sur un de ses films dans ce blog), je retrouve bien entendu la boutique de chaussures de Baisers Volés, mais cette fois l'héroïne est une femme, comme si Honoré avait été de curieux de savoir d'où venaient les petites prostituées d'Antoine Doinel. Antoine devait retrouver la paire d'escarpin, Madeleine les a en mains et les fait disparaître... Ils se font échos, ils pourraient être dans la même histoire. Véra a le lyrisme d'Adèle H, et les jambes fuselées de L'Homme qui aimait les femmes parcourent les rues de Paris, de Prague et de Reims...
Deneuve bien sûr... Mais Deneuve n'est plus une héroïne dramatique, elle devient depuis quelques films la touche d'humour et de grâce du cinéma français... elle est merveilleusement drôle et pourtant touchante. L'histoire de Véra ressemble à nos vie, à part bien sûre que comme toutes les héroïnes tragiques, elle va jusqu'au bout de son destin... ah Marylin avait raison de chanter « the French are glad to die for love... », mais Londres, la rue Stephenson, le 9/11... si loin, si proche, d'une géographie intime et tellement contemporaine.
Les bien-aimés m'a brisé le coeur, ce film est sublime, il offre sans jugement et sans distanciation une peinture précise de la vibration des sentiments... une concentration des couleurs amères, sensuelles et confuses que peuvent prendre les raisons du coeur et du corps. Ce film et ses mélodies se sont glissés sous ma peau.
I am never wrong when I know that I am going to love a film, so this article is dedicated to the two old ladies who stayed after the film to inform the newcomers that they had been very disappointed with this opus: Ladies we don't share the same tastes!
The Beloved paints the destinies of a mother, her daughter and their love stories. The mum, Madeleine(played by Ludivine Sagnier and Catherine Deneuve) regularly sees her life perturbed by the return of her first husband Jaromil (Radivoje Bukvic and Milos Forman (both wonderful)) with whom she lives a carnal, intermittent and always pristine passion. Her Daughter Vera ( Chiara Mastroianni, sublime) believes and fully gives herself in an impossible and sublimated love. Christophe Honoré allows a quality of romanticism which in our practical and pragmatic era have almost deserted our fictions. He submerges us in emotions and allows us to be fulfilled in grace, joy and pain by this opus.
As a Truffaut obsessional admirer (though I only wrote about one of his films in this blog), I, of course, found back the shoes boutique of Stolen Kisses, but this time, the protagonist is a woman, as if Honoré had been curious about the life stories of the little prostitutes and shoes sellers that Antoine Doinel met. Remember, Antoine was supposed to find a pair of shoes, Madeleine had them and made them disappear from the shop... they make echo, they could be in the same story. Vera has the lyricism of Adèle H, and there are of course the beautiful legs that obsessed The Man Who Loved Women...
Deneuve of course... But Deneuve is not anymore tragic, she has been becoming for a few films now the graceful and witty touch of French cinema.. She is wonderfully funny and thus extremely touching. The story of Vera looks like our lives (us the thirty something of year 2011), apart of course from the fact that like every tragic heroin she goes where her destiny leads her... Marylin was so right when she sung « the French are glad to die for love... » but London, rue Stephenson, 9/11... So close, so faraway of an intimate and contemporaneous geography.
The beloved broke my heart, this film is sublime, it offers without any judgement and any distanciation a precise painting of the vibration of feelings... a concentration of the sensual , confused and bitter colours that can take the reasons of heart and body. This film and its melodies have slipped under my skin. Do not miss it!

Thursday, 31 January 2008

The Bride Wore Black/ La mariée était en noir François Truffaut

English

First I’d like to inform you, that I left England for an undetermined time. I am now back in Paris also for an undetermined time, but the huge advantage for you, will be that I’ll see more films, and that you’ll hear of things long before they’ll be released in your country, as Paris has all the cinema of the world.

But yesterday evening that’s on TV that I saw this noir Truffaut.

I missed the beginning. The first murders.

This is the story of a woman, Julie Kohler (Jeanne Moreau) whose husband has been killed on the day of her wedding by a group of single men playing idiotically with a riffle. As nobody let her die, she found all these men to kill them one by one.

It’s the classic story of the woman who takes revenge.

She seduces them to reach them, so for each murder we get an accurate picture of these men’s life, which aren’t bad guys, but ordinary one, living with their obsession and attracted by the mystery of the Woman. I’d say that it’s a film about men dealing with their ideal woman. It’s not anymore the man who loved women; it’s the woman who killed men. Love and murder reunited once more. What’s more fascinating, than a murder filmed like a love scene. It was Hitchcock’s method, and then he did love scenes as murders and that’s the man who loved women. Eros and Thanatos always entwined.

Julie Kohler lost her soul the day her husband died. It is very likely that she’s a virgin still. Her only goal in life is to kill these men, and let them know why, but each murder gets slower. And the suspense comes from the idea that another love might stop her, because she’s not a bad person either. She has no soul so she’s free to use all her energy to be the dream woman of those very different men. But she’s probably not conscious of her seduction, because she’s innocent and unpenetrable. Of course the film is under the influence of Marnie


Français

D’abord je voudrais vous informer que j’ai quitté l’Angleterre, pour une période indéterminée. Je suis de retour (mon corps en tout cas) à Paris pour une période indéterminée aussi, mais c’est un énorme avantage pour vous, vu que je verrais plus de films, ainsi vous entendrez parler de certains, bien avant qu’ils ne sortent dans votre pays, après tout Paris diffuse tous les cinémas du monde.

Mais hier soir, c’est à la télé que j’ai vu ce noir Truffaut.

J’ai raté le début, les premiers meurtres.

C’est l’histoire d’une femme, Julie Kohler (Jeanne Moreau) dont l’époux a été tué le jour de son mariage, par une bande de célibataires qui jouaient avec un fusil. Comme on ne l’a pas laissée mourir, elle a retrouvé ces hommes un à un et a décidé de tous les tuer.

C’est une histoire classique de vengeance.

Elle les séduit pour les atteindre, et chaque meurtre est comme une vignette de la vie de ces hommes, qui ne sont pas mauvais, ce sont des types ordinaires. Vivant avec leurs obsessions et fascinés par le mystère de la Femme.

D’ailleurs je dirais que c’est un film sur les hommes et leurs femmes idéales. Ce n’est plus l’homme qui aimait les femmes, c’est la femme qui tuait les hommes. Et quoi de plus fascinant que des scènes de meurtre tournées comme des scènes d’amour. C’était la méthode de Hitchcock, puis tourner les scènes d’amour en scènes de meurtre comme dans l’homme qui aimait les femmes. Éros et Thanatos toujours entremêlés.

Julie Kohler a perdu son âme lorsqu’elle a perdu son mari, elle est devenue veuve avant de devenir femme. Il est très possible qu’elle soit encore vierge. Son but dans la vie est de tuer ces hommes, et de leur faire savoir les raisons de leur assassinat. Le suspense dans ce film vient du fait que la seule chose qui l’arrêtera peut-être est de tomber amoureuse. Comme elle n’a plus d’âme vu que son amour est mort, elle peut devenir le fantasme de chacun de ces hommes, ou bien n’en est elle pas consciente, alors elle est à la fois innocente et impénétrable. Bien sure que l’influence de Pas de printemps pour Marnie est très importante.
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