Friday 21 May 2010

La Planète Sauvage/ Fantastic Planet 1973


ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE.
Dans des vêtements préhistoriques , une femme essaye de protéger son enfant contre des mains bleues géantes qui la maltraitent. Les mains s'amusent à la faire tomber d'une certaine hauteur et elle meurt. Son enfant survit et l'on découvre que ces mains bleues appartiennent à des enfants Draags qui voyant qu'elle est morte professent « elle ne bouge plus, on ne peut plus jouer avec elle ». L'une d'entre eux décide d'adopter et d'apprivoiser le bébé Om, elle l’appellera Terr et lui mettra un collier pour l'empêcher de s'enfuir. Bien que les Draags soient une espèce supérieure qui pratique la méditation, ils sous-estiment les oms. Ils les considèrent comme nous considérons les pigeons: comme une pestilence. Les Draags ont trouvés les traces d'anciennes civilisations qui leur font penser que les Oms ont autrefois étés doués d'intelligence, mais dans un premier temps, ils considèrent ces faits de peu d'importance.
Terr habillé de vêtements ridicules est un esclave insoumis. Sa maitresse joue avec lui comme avec une poupée, le fait se battre avec d'autres humains, mais il trouve sa liberté dans le refus de participer et la curiosité pour le savoir des fascinants Draags... Sa maîtresse est éduquée grâce à un casque et par hasard Terr apprend en même temps qu'elle. Un jour il vole le casque et tente de s'enfuir...
J'ai été émerveillée de découvrir enfin ce chef d'oeuvre de l'animation. Les reproches qu'on pouvait lui faire en 1973 sont certainement les mêmes que ceux qu'on pourrait lui faire aujourd'hui, c'est à dire: une certaine raideur de l'animation. Mais déjà à l'époque René Laloux expliquait que le choix de l'animation papier réduisant la souplesse des mouvements permettait une plus grande palette et identité graphique. En effet si l'animation est brusque , les couleurs, les dessins … de Roland Topor, sont sublimes et l'histoire est extraordinaire et complexe.
Les Draags sont une civilisation originale, aucune des connaissances que fournit le casque ne ressemble à quelque chose que l'on puisse comprendre ou relier à une réalité terrestre. Si bien que même les dialogues de ce film sont pure poésie scientifique. Un monde est entièrement inventé pour nos yeux et nos oreilles. Ah oui nos oreilles car la musique d'Alain Goraguer est elle aussi sublime.
Il s'agit de science fiction classique, c'est à dire de science fiction philosophique, celle héritée des Voyages de Gulliver de Swift, d'Utopia de More, de Micromegas de Voltaire... (Il est intéressant de noter que la philosophie avant le dix-neuvième siècle a souvent eut besoin pour être imagée de franchir les frontières du réalisme)..Ici plusieurs thèmes sont en jeu: les rapports entre maitres et esclaves donc la Liberté, l’éducation et la diffusion de la connaissance donc la survie des espèces mais aussi la Liberté...
Bien que ce soit un dessin animé il est plutôt destiné aux adultes et peut être visionné, je dirais, à partir de 10 ans. En effet la lutte pour la survie amène quelques scène violentes bien que la cruauté et l'humour avec lesquels elles sont traités soient assez jouissifs. D'une certaine manière, sans les plaindre, (comme les Draags) Topor et Laloux aimer de temps en temps écraser les humains comme des fourmis. Il est à noter que les dessins des plantes et des animaux sont plutôt sensuels et que subtilement le film est sexuellement connoté. Ce classique est un chef d'oeuvre inoubliable et fourmillant, à voir ou à revoir.

In prehistorical clothes, a woman tries to protect her baby against giant blue hands that play with her like a cat with a mouse. She's terrified! The hands lift her up, to make her fall and she dies. We soon see that those hands belong to giant blue creatures called Draags. Those playing are just kids, and they're bored by the fact that she doesn't move anymore. One of them decides to adopt the baby and call him Terr. She'll put a collar on his neck to forbid any escape.
Even though the Draags are a superior specie which live through meditation, they underestimate the intelligence of the Oms. They indeed found traces of old Om civilisations, but the state they now live in does not help them thinking that they could be a threat. They only consider them as pestilence, the same way we feel toward pigeon and rats.
Terr even ridiculously dressed by his mistress, is an unsubmissive slave. Though she plays with him like with a doll and tries to make him fight against other Oms, he always find a way to rebel .He's also fascinated by the knowledge of the Draags. His mistress is educated through headphones and by chance,Terr gets to swallow some of the knowledge of the device.
He escapes carrying the headphones...
It's been wonderful to finally discover this animated masterpiece. The reproach that one could make in 1973 are certainly the same we could propose nowadays, meaning: the lack of flexibility and realism of the animation. It is actually a choice. In 1973 you could animate a movie with two processes : paper or celluloid. Celluloid was used for the Disney productions and made the movements realist but graphically it couldn't be very imaginative. This is why René Laloux chose to use paper, he wanted beautiful graphics. The drawings and colours made by Roland Topor are indeed amazingly gorgeous. Laloux said in an interview that his dream was to animate paintings. The focus is also on the script which absolutely extraordinary.
Draags are an original civilisation, none of their knowledge can look closely like something we heard of. So the dialogues of this film, and what is said in the headphone sound like pure scientific poetry. It's a world genuinely created for our eyes and ears. Of course our ears , the soundtrack by Alain Goraguer is sublime.
This film is classic science fiction, and by this I mean philosophic science fiction, the one inherited from Jonathan Swift's Gulliver's Travels, Thomas More's Utopia, Voltaire's Micromegas ...(it is interesting to note that philosophers before the 19th centuries often crossed the frontiers of realism to give images to their theories) Here the important themes are masters and slaves, thus Freedom; Education, the diffusion of knowledge, species survival...
Despite the fact that La planete sauvage is an animation, it's aimed at adults and teenagers more than little children. Indeed the struggle to survive can be quite violent though the humour and cruelty with which this film is treated is somehow very pleasurable. In a way, without ever feeling sorry for them (like the Draags), Topor and Laloux sometime enjoy crushing Oms like ants. The drawing are also quite sensual, and even if it's very subtle the film is sexually connoted . This classic is an unforgettable masterpiece.


1 comment:

Mbutsetsefly said...

Contente de retrouver ce magnifique film ici, je l'avais découvert complètement par hasard et avis été surprise d'y découvrir des thèmes peu abordés dans les autres films de science fiction. Pas seulement une réflexion sur l'esclavage mais aussi sur le traitement des animaux - les terriens étant traités exactement de la même manière que nos animaux - et l'idée de la méditation non pas en tant que religion mais pour transcender la vie matérielle. Une perle à découvrir absolument à mon avis.

C'est marrant, maintenant que je regarde les photos je m'en rend compte mais je n'avais pas du tout réalisé que le film était fait de papier découpé. Merci pour la belle anaylse.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...