Sunday, 20 January 2008

L'enfance nue/Naked Childhood by Maurice Pialat 1968



THE ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE
Français :
Habituellement je commence à écrire en anglais puis je retraduis ma pensée en français, et des idées s’ajoutent puisque c’est la langue dans laquelle mon esprit critique est formé, mais cette fois il m’est nécessaire d’écrire d’abord dans ma langue maternelle.
Il ne s’agit pas de divertissement, il s’agit du genre de cinéma qui me tient vraiment à cœur, qui ne démontre rien, qui pose le problème mais ne le résout pas. Qui sommes nous après tout pour prendre en main le destin d’un personnage ? Que savons nous de la vie, nous qui nous noyons dedans ?

Je vois plusieurs choses dans ce film, à la rigueur le format du blog m’oblige a être concise, mais la richesse de ce film m’encouragerait à remplir un bouquin. Je vois les années soixante en France, les familles, l’éducation des enfants, ces gens que j’ai croisé chez mes grands parents, d’un côté ou de l’autre, leur amis, les repas en famille ,les mariages, les dizaines de personnes que l’on doit embrasser sur les joues. Je vois le passé ce à quoi ressemblait sûrement l’enfance de mes parents. Ces personnes âgées qui raconte leur histoire, la guerre et parlent de personnes que vous n’avez jamais vu comme si vous les aviez connu.

Je vois le côté documentaire,l’assistance publique qui place les enfants dans des familles et n’essaye pas de les comprendre, qui efface les ardoises et remet tout à zéro à chaque fois que l’enfant change de famille, je vois le silence et l’ignorance de leur propre histoire. Les blessures qui ne cicatrisent pas et puis l’amour qui se jette sur tout, l’amour absolu et rude et nu.
Je ne sais pas comment ce film a été écrit mais je soupçonne qu’il n’y a pas beaucoup d’acteurs dedans et que les hommes et les femmes disent leur propre histoire, pourquoi ? parce qu’ils ne sont pas exactement ce qu’on s’attend qu’ils soient, qu’ils ne sont ni des personnages, ni des clichés mais des personnes réelles !
J’aime infiniment les films de Pialat qui est comme le hérisson de la chanson il voudrait qu’on le caresse mais il pique. Et le petit François est pareil, capable d’amour et violent. J’aimerai que tous les films soient comme celui-là, qu’ils montre la vie telle qu’elle est avec sa violence, sa beauté, sa complexité. Aragon disait « Il n’y a pas d’amour heureux ». Un ami à moi a dit une fois que les gens font des enfants pour avoir quelqu’un qui les aime inconditionnellement, et que c’est en ça qu’ils se gourent complètement, et moi j’ai pensé que les gens font des enfants pour aimer quelqu’un inconditionnellement, mais ce quelqu’un les mettra à l’épreuve, vous pouvez appeler ça du masochisme, je crois que c’est la vie. Et la beauté de ce film est que cet amour là est donné en un clin d’œil et mis à l’épreuve de façon très dure en un clin d’œil, mais quelque part il est dit que pour grandir et vivre il faut à manger, à boire, de la chaleur, et de l’amour. Et certaines personnes peuvent donner de l’amour aussi facilement que de la nourriture et c’est en cela que pour moi réside la beauté de ce film incomparable !
English:
Usually I start writing in English and then I translate in French, for the obvious reason that I’ll be more concise in English. The second writing in French brings more ideas, because it’s in this language that my critical sense and my sensitivity were trained. But for once I started in French because my heart had to talk first in its own language which is also this film’s.
The Naked Childhood is not entertainment, it’s the kind of film that really rules my heart, which demonstrates nothing, and poses the problem without resolving it. After all who are we to decide of a character’s fate? What do we know about life, us who are sinking in it?
I see many things in this film, the format of this blog prevents me to write a novel about it, but I could! I see the sixties in France, families, children’s education, those people that I met at my grand parents from a side or the other, their friends, the family lunches and dinners, the tens of people that one has to kiss on the cheeks, the weddings. I see the past, what my parents’ childhood probably looked like! Those elder people explaining how they coped with The war and talk about people you haven’t known as if you had.

I see the documentary side of this film (after all it was Pialat’s first fiction!), the “assistance public” which places children in families, without trying to understand them, which erase the slates and start from the beginning each time the child changes family, I see the silence and ignorance of their own story, the wounds that are not healing and the love that jumps on everything clumsily, absolute love and rude and naked.
I am not sure of how this film has been written but I suspect that there are not too much actors in it and that the men and women are telling their own story, why? Because they’re not exactly what we expect them to be, they’re not characters, or clichés but real people.
I infinitely love Pialat’s films who like the hedgehog of the song, would like to be hugged but is pricking. And the little François is the same, able of love and violent. I’d love that all films would be like this one or the Cassavetes’ which show life as it is, with its violence, beauty and complexity. Aragon used to say “There is no happy love”. A friend of mine said once, that people are having children because they want someone to love then unconditionally and that’s where they get fucked! I, on the other hand, thought that people make children to love someone unconditionally, and that special someone will put them on test. You can call that masochism; I think that it’s life. And the beauty of this film is that this specific love is given in a glimpse and put to test in a very strong way also in a glimpse. Somewhere it’s said that to grow up and live, you need to have food, drink, heat and love, and somehow, some people can give love as easily as food and that’s where the beauty of this film resides!

1 comment:

Anonymous said...

HA donner de l'amour aussi facilement que de la nourriture.... Faut que j'apprenne à cuisiner!

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