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Sunday, 2 November 2008

Tokyo by/de Michel Gondry, Leos Carax and Joon Ho Bong

                       
English
If we have a look on the films that have been successful recently, what do we find: biopic, adaptations, super heroes stories… where are the imagination opuses?
In Japan!
The best horror movies come from there (they’re unexpected and terrifying and don’t follow the Robert McKee rules!) All the production from the mangas to the amines is full of creation; ideas and concepts that look new and exciting compared to all the mannerism, biopic, and adaptations… all the lack of daring of the western cinema industry.
From this assertion I will save my darling Wes Anderson and Michel Gondry!
Good for me, Gondry is the filmmaker of our first short, which was inspired by a graphic novel:
                    
Interior design
This is the story of a couple which moves to Tokyo, and who’s squatting a high school’s friend ‘s apartment! They go through a sort of audition to get a job in wrapping presents, but only the man gets the job. This scene is a beautiful homage to Truffaut’s Stolen Kisses where Antoine Doisnel was as gifted (it’s irony!) as the girl, but got the gig! Jobless, she spends her days visiting minuscule apartment almost as big as their blue prints, but she feels useless, and start to turn into… I won’t spoil the story. I am just going to say that this short is brilliant, imaginative, creative, balanced, and very inspiring!

Leos Carax
Merde
Strangely, I don’t know Leos Carax’s work very well, so I wasn’t one of those who were eagerly expecting his new opus. This is the story of a strange creature, which was released by Tokyo’s sewers and acts in the eeriest ways. He’s dirty and sensual, and the city is clean, he eats money and flowers, and licks young girls’ armpit!
His visit in the city’s sewers literally brings back the Japanese subconscient on the surface, bringing back world war two’s grenades, he throw them behind his shoulders and thus kill tons of people without giving a shit.
Very quickly one gets fascinated by this strange figure called Merde (shit) that at the beginning seemed over the top and too dramatic. Denis Lavant is an extraordinary actor who almost doesn’t seem human. Of the three shorts, this one is my favourite as it opened a door in my imagination , and this is by this door that Merde escaped, with his amazing poetic vision, hatred for humans, and his love of life.


Joon Ho Bong
Tokyo Shaking
This third short is more classic, well executed, and takes less risks than the two others, he lacks of sense of humour, and second-degree reading. The story is beautiful, it’s the one of being who by fear, need and desire for harmony, stay at home, and stop living their life. But the too sentimentalist way it’s treated makes it slightly (I said slightly) cheesy!

Français
Si on prend les films commerciaux qui se sont tournés dans les dix dernières années, on a des adaptations, de plus en plus de biopics, les mises en scènes de super heros… Mais où sont les œuvres d’imagination ? Au Japon ! Les meilleurs films d’horreurs (parce que les plus terrifiants et surprenants viennent de ce pays qui ne suit pas les regles scénaristique de Robert Mc Kee) et toute la production d’animés et de mangas est ce qu’il y a de plus excitant au monde en matière de récits ( cf. mon article sur la série xxxholic !) ! En occident, on a des biopics… Postmodernisme et maniérisme et qui je sauve dans tout ça : Gondry ou Wes Anderson (parce que son postmodernisme se limite à la Déco, et que son œuvre dans son ensemble me touche très profondément)!
Ça tombe bien Michel Gondry est l’auteur du premier de nos courts-métrages, inspiré d’une bande dessinée.
                     
Interior Design
Voici l’histoire d’un couple qui s’installe à Tokyo et qui en attendant de trouver un appartement pour eux, squatte celui d’une amie. Le couple passe une sorte d’audition pour un job d’emballage de paquet cadeau, et seul le jeune homme est choisi. Cette scène est un très joli clin d’œil à Baisers volés dans lequel Antoine Doisnel est aussi peu doué que la jeune femme mais décroche le job ! Sans travail, elle passe ses journées à visiter des appartements minuscules, ou à sauver la mise à son petit ami, mais elle se sent inutile et finie par… Je n’en dirais pas plus à part qu’un fantastique poétique et quotidien s’insinue, et que ce petit film est un bijou d’équilibre d’écriture et qu’il est très inspirant.

Leos Carax
Merde
Étrangement, je connais peu Carax, alors je n’attendais pas, comme beaucoup, son retour avec impatience. Voici l’histoire d’un être étrange qui sort des égouts de Tokyo et se livre à des pratiques (elles aussi) étranges et anarchistes qui choquent, voir traumatisent les tokyoïtes. Il est sale et sensuel, la ville est proprissime ; il mange l’argent et les fleurs, lèche les jeunes filles... Sa visite des égouts de la ville devient une exploration de l’inconscient japonais, qu’il remonte à la surface en faisant exploser les grenades de la seconde guerre mondiale, les balançant derrière son épaule se fichant pas mal des conséquences.( Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au long-métrage animé Jin Roh, en voyant les égouts militarisés de Tokyo)
Très rapidement j’ai été fascinée par le personnage de Denis Lavant : Monsieur Merde, bien qu’au début, il m’ait semblé artificiel et clownesque. Denis Lavant est un acteur extraordinaire qui paraît plus dionysiaque qu’humain.
Des trois courts-métrages, celui-ci est mon préféré par la porte qu’il a ouverte dans mon imagination et par laquelle s’est enfuie Merde avec sa misanthropie, sa vision poétique du monde et son amour de la vie.
( Question : comment se fait-il qu’en si peu de temps, le cinéma mette en prison, au Japon, les acteurs français ? ici Lavant et dans Inju Benoît Magimel, cette mode me fascine, si vous avez d’autres exemples, merci de me les faire partager !)
Tokyo Shaking
Joon ho bong:

 
Ce troisième court est beaucoup plus classique, léché et prend moins de risques que les deux autres. L’histoire en est assez belle, c’est celle de ces êtres qui par peur du monde, besoin et désir d’harmonie finissent par s’enfermer chez eux et ne plus sortir, mais la manière sentimentale dont elle est traitée la rend légèrement trop sirupeuse.
                        

Saturday, 13 September 2008

Inju, the beast in the shadow

                      
The English version follows the French one
Depuis sa sortie, j’avais très envie de voir ce film, grâce à l’étrangeté de son pitch : un jeu de manipulation entre deux auteurs de romans noirs au Japon, et grâce à son metteur en scène Barbet Schroeder, dont la place dans le cinéma mondial est pour tout cinéphile assez fascinante : acteur les premiers films d’Eric Rohmer, bien qu’allemand, réalisateur de film commerciaux de qualité avec légère odeur de souffre, originalité des scénarii et grande cinéphilie. Présent aussi comme garagiste dans Darjeeling LimitedBon ou mauvais, un film de lui est à voir.
Ce film est plutôt bon. il pèche hélas par erreur de distribution: J’aime assez Benoît Magimel mais dans ce film, il est décevant. Il n’est pas vraiment crédible en professeur, ni en écrivain, son ton est trop théâtral et il a du mal à accéder au naturel.
Cinématographiquement ce film est assez audacieux, rappelant Hitchcock comme tout le monde l’a dit. Le japon y est assez angoissant dans son altérité, mais une certaine distance nous invite à ne pas nous laisser avoir par le cours des événements, et c’est sans en être complètement certain qu’on accède à la même conclusion que le film.
En fait je pense que ce film aurait été génial si le rôle d’Alexandre fayard avait été joué par un acteur un peu plus vieux et moins beau, dont l’intériorité et le mystère, aurait justifié la légère perversité. Bien entendu le côté lisse du héros, qui n’est pas contre le fait que le bien peut parfois triompher, rend la manipulation plus lisible et nous permet une légère distance qui n’est pas toujours la bienvenue pour le spectateur amoureux de la salle obscure.
J’ai aimé la mise en scène de l’espace de la maison traditionnelle japonaise, les jeux post-modernes avec la culture du cinéma d’horreur japonais ( qui pour moi est le plus terrifiant du monde) l’incrustation de la technologie dans un univers ancien, les rappels culturels des films d’Ozu et Mizoguchi. Ce film est riche et je pense qu’une seconde vision lui donnerait toute sa dimension. Le côté sulfureux est hélas assez léger, je pensais voir un film plus chaud, mais bon l’effet sera probablement plus intense sur les mâles !

English:
Since it was released, I really wanted to see this film. First because of the strangeness of its pitch: a game of manipulation between two noir novels authors in Kyoto; then because of its director: Barbet Schroeder, which part in world’s cinema is for any filmgoer fascinating: actor in the first of Eric Rohmer’s films, German by nationality, citizen of the world by his work, filmmaker of quality American blockbusters with original scripts, and a light smell of sulphur, also a big fan of classics, and garage mechanic in Darjeeling LimitedGood or bad, a film of his must be seen!
And this one is rather good. The only problem is a casting mistake: I like Benoit Magimel but in this film, he is disappointing. It’s hard to believe that he’s a writer or a university professor. He’s too theatrical.
I think this film would have been great, served by an older and less pretty actor who would have diffused some mystery and interiority fitting well with the light perversity of his character.
Cinematographically this film is brilliant; the traces of Hitchcock and Powell’s are obvious. Japan seems scary as an unknown world that seems entirely focused on expulsing the foreign body of the impolite stranger!
I love the mise en scene of the Japanese house, the post-modern game with Japanese horror movies (which are for me the most terrifying on earth!) It also reminded me of Ozu or Mizoguchi .
This film is rich and I think that a second vision will give it all the humanity that was missed in first place by the focus on the mystery. Enjoy!
                                             

Wednesday, 23 January 2008

Rashomon, Akira Kurosawa 1950

                                               
English:
The story: In medieval Japan, a monk and a peasant tell the story of a murder, or at least all the different versions that have been told.
The facts are a man has been killed, or killed himself
His wife was raped in front of him by the Tajomaru, a famous robber, was she happy about it or not, we can’t be sure! Instead of reaching a truth, this accumulation of versions confuses, and there won’t be any resolution.





When I saw the film, this thought came to me, that it is very Japanese to sow confusion. All these appositions of versions make the story blur, and I think that they’re all true, as there is a part of interpretation, and sometimes we take an interpretation of someone’s behaviour as a fact. Tajomaru who raped the woman wants to think that she enjoyed it, the husband who witnessed it, can be paranoid enough to think that too, the woman claim that she was humiliated but who knows how much perversion she can endure. What I mean here is that even if you'd scan peoples' mind you couldn’t get the truth, because most of the facts are not fact but interpretations.
The inner truth of this film is Buddhist: the World is an illusion.
The obvious interpretation, Kurosawa’s speech is: how to get faith in men? Isn’t it interesting that the monk, who should be focused on Gods, is scared by his loss of faith in men? This is a clue of Kurosawa’s humanism! And that explains the enthusiasm of Georges Sadoul in my film dictionary who says that ”this film speaks of the real problem of ours times , because the proof that humanity can be saved comes from the peasant, who shows kindness by adopting an abandoned child, and not the riches and powerful, who just wants to fulfil their selfishness”. Sadoul was communist so his criticism is very social, which is charming but not fully satisfying.

                           
Filmmaking wise, Rashomon was made in 1950, can you believe that? I mean the camera is so light, and the light so bright, this film is breathing when most of the European and American films in these days were still made in studios, if you except the new realism in Italy, which started in 1945 with Rome open city. But Japan is at the other end of the world and I am not sure that we can really talk about influences. Anyway there are the very constructed scenes of the tribunal, which are almost abstract with those horizontal white lines, it’s giving the feeling that it happened in an other dimension. Then the stories take place in the forest, and it’s filmed in a real forest. This opus is full of action, which is filmed in movement, how not to be amazed at the fantastic travellings in the forest, where the forest, leaves and nature get blurred and the actors running into this luminous blur? The third setting is where the story is told at Rashomon, the demons door, a destroyed house or temple, where the three men protect themselves from the rain. Those three places are out of their everyday life, it’s like a parenthesis to question human nature.
Toshiro Mifune is a familiar face to me, but I didn’t recognise him. I thought that Japanese cinema was more into typecasting than European and that a man who plays proud samurais couldn’t be a road robber, slightly insane! Tajomaru is like a modern Puck. It’s not difficult to see Shakespeare in that character. Kurosawa comes from that Japanese generation which was very exposed to European culture. Remember that he adapted Macbeth!
I wonder why human nature and the faith in man seem so old fashion concepts now? The failure of communism and the destruction of earth that men conducted are probably the reasons? Contemporaneous Japanese cinema mostly focuses on the fact that there are stronger and more intelligent forces than humanity, whether it’s ghost or nature!


                                                

Français


L’histoire: dans le Japon médiéval, un moine et un paysan racontent l’histoire d’un meurtre, ou du moins toutes les versions dont ils ont été témoins.
Les faits sont ; un homme a été tué, ou bien s’est tué.
Sa femme a été violé devant lui par un bandit de grands chemins : Tajomaru. Est-elle heureuse de ce viol ou non ? On ne peut pas être sûre ! Au lieu d’atteindre une vérité, cette accumulation de version sème la confusion, et il n’y aura pas de résolution.
                             


Quand j’ai vu le film, cette pensée est venu à mon esprit, que c’est justement très japonais de “semer la confusion”. Toutes ces appositions de versions, rendent l’histoire de plus en plus floue, et finalement je pense que toutes ces versions sont vraies en même temps. Parce qu’il y a une part d’interprétation du comportement humain dans chacune d’entre elles. Tajomaru veut penser que la femme qu’il a violée en a été heureuse. L’époux s’il est légèrement paranoïaque peut penser la même chose, quant à la femme, elle peut dire qu’elle a été déshonoré,il est difficile pour nous de juger à quel point elle est perverse. Ce que je veux dire c’est qu’aucune de ces versions ne peut réellement être considérée comme un mensonge, et que même en scannant l’esprit des personnages on n’obtiendrait pas la vérité.
La vérité interne de ce film semble être bouddhiste : le monde est une illusion.
L’interprétation évidente du discours de Kurosawa est : comment avoir foi en l’homme ? Je trouve très intéressant que le moine ne fasse jamais mention d’aucun dieu et qu’il est terrorisé par sa peur de perdre foi en l’homme ! C’est un indice de l’humanisme de Kurosawa! Et cela explique l’enthousiasme de Georges Sadoul dans son dictionnaire des films, qui explique que ce film parle des problèmes du temps présent, vu qu’en fin de compte c’est le paysan pauvre qui fait preuve de générosité lorsque les riches ne suivaient que leur désirs égoïstes. Sadoul était communiste donc sa critique est focalisée sur le social et la lutte des classes, ce qui est charmant mais en fin de compte pas complètement satisfaisant.
En termes de realisation : Rashomon a été fait en 1950, vous le croyez ça? Je veux dire que la caméra est si légère et la lumière du vrai soleil si présente. Ce film respire alors que la plupart des films européens de l’époque étaient encore tournés en studio, à part ceux du néo realismo, qui a commencé en 1945 avec Rome ville ouverte. Mais le Japon est à l’autre bout du monde, qu’est-ce qui peut prouver que Kurosawa aurait été influencé par Rossellini ? Peu importe, les scènes au tribunal sont pratiquement de la peinture abstraites, elles sont si structurées et lumineuses qu’elles semblent se passer dans une autre dimension. Puis l’histoire en elle-même prend place en forêt et est tournée dans une véritable forêt, les feuilles, et la nature deviennent floues quand les acteurs courent suivi par de fantastiques travellings, c’est à couper le souffle. Le troisième décor est celui de la porte des démons, une maison ou un temple détruit où les personnages se sont réfugiés de la pluie et raconte ce qu’ils ont vu et entendu. Ces trois lieux sont de toutes façons en dehors de leur vie quotidienne, ce film est comme une parenthèse pour philosopher sur la question humaine.


                      


Toshiro Mifune est un visage familier pour moi, mais je ne l’ai pas reconnu. En fait je pensais que le cinéma japonais était pire que l’occidental en matière de type de rôle , et je ne pensais pas qu’un homme qui joue les fiers samouraïs puissent jouer une sorte de bandit de grand chemin, un peu fou, sorte de Puck moderne. Et il est génial ! Kurosawa est de cette génération de japonais qui ont dû ce nourrir de la culture classique européenne, alors la trace de Shakespeare est ici évidente. Rappelez vous qu’il a adapté Macbeth dans le Château de l’araignée !

Je me demande pourquoi la foi dans l’homme est devenu un concept si ringard ? La chute du communisme et la destruction de la terre par l’homme en sont sans doute les raisons, qui sait après tout ? En tout cas le cinéma japonais contemporain semble plus se focaliser sur le fait qu’il y a des forces plus puissantes et plus importantes que l’homme, que ce soit la nature ou bien des fantômes !
                                         
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