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Wednesday, 16 December 2009

Where The Wild Things Are



ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE

MAX ET LES MAXIMONSTRES

Max est un enfant très créatif qui se sent seul et abandonné. Il n’est pas encore capable de gérer ses hauts et ses bas, et est prisonnier de la confusion de ses propres émotions, alors il se met en colère et devient « ingérable ».

Après un gros coup de sang, il s’enfuit et se rend sur une île où se trouve les choses sauvages (where the wild things are en anglais (titre original))

Sur ce territoire il aura la possibilité d’explorer les conséquences émotionnelles de son comportement sur des monstres beaucoup plus gros et beaucoup plus émotifs que les humains! Il deviendra le roi, alors qu’il n’est « pas grand-chose », de maximonstres ultra sensibles en période de grand stress.

Ce que j’aime dans ce film et dans l’histoire de Maurice Sendak, c’est que les enfants sont pris pour ce qu’ils sont: des individus qui ont besoin de comprendre la réalité, et la réalité est faite d’émotions. Cela fait partie du développement des petits d’apprendre à canaliser leur frustration, leur angoisse, leur tristesse… et être capable de les exprimer puis de les laisser passer leur permet d’avancer et de grandir. Pour les enfants très émotifs c’est extrêmement compliqué parce qu’ils doivent faire face à la confusion de leurs propres sentiments, prétendre que les émotions n’existent pas ou prendre des comprimés peut sembler une solution pour les adultes qui se fichent des conséquences à moyen terme, mais le mieux est d’apprendre et de comprendre, de reconnaître et d’accepter les émotions. La relation entre les maximonstres est une représentation de cette confusion, et Max en devenant leur roi prend la place de sa mère qui doit s’occuper de lui, et apprend qu’elle n’a pas le pouvoir de le rendre heureux !

J’aime que Max soit aventureux qu’il joue à des jeux dangereux et qu’il exprime toute la sauvagerie de l’enfance! Je suis très surprise d’avoir autant entendu que ce film n’est pas vraiment pour les enfants, car même si je me suis beaucoup amusée que j’ai rit comme une folle lors de la bataille de boules de poussière et que j’ai été émue de l’émotion de max et des monstres, j’ai senti et pensé que ce film a beaucoup plus à apporter aux enfants qu’à moi. Je pense même que c’est un film nécessaire pour les enfants à notre époque où leur sauvagerie est déniée et où leur liberté est apprivoisée par une constante surveillance et des téléphones portables dès la maternelle.

Je trouve d’ailleurs très intéressant que des cette année deux cinéastes aussi talentueux que Spike Jonze et Wes Anderson sortent des films pour enfants. Tous deux reviennent à des techniques très organiques délaissant en partie les images de synthèse. Veulent-ils transmettre quelque chose à cette génération d’enfants ? Leur donner l’opportunité de développer un goût esthétique plus fin ? Ou d’agrandir le champ des histoires qu’on leur propose ?

Peu importe les réponses à ces questions, il est nécessaire de dire qu’avec Max et les Maximonstres, Spike Jonze rempli un vide dans la fiction cinématographique pour enfant comme Maurice Sendak le fit pour la littérature enfantine!

J’étais très impatiente de voir Max et les Maximonstres, j’ai adoré, maintenant j’ai super hâte de voir le Fantastique Monsieur Renard !


Where the wild things are

Max is a very creative boy who feels left apart and lonely. Not yet able to deal with his ups and downs, trapped in the confusion of emotions, he gets angry and “out of control”. After a big tantrum he run away and go to an island where the wild things are.

He goes on a territory where he’ll be able to explore the emotional consequences of his behaviour on monsters way bigger and way more emotional than humans! He’ll be the king, while he’s just a “not that much”, of ultra sensitive monsters in emotional distress.

What I love about this film and Maurice Sendak’s story is that it takes children for what they are: individuals with needs to understand reality, and reality is made of emotions, and children have to learn how to channel their frustrations, anger, sadness, and be able to express them and let them go. For very emotional kids it’s utterly difficult because they have to deal with the confusion of so many feelings; pretending they don’t exist or giving pills may seem like a solution for annoyed adults who don’t care for later consequences but isn’t the best to learn to know and understand emotions, recognise and acknowledge them.. The monsters are representations and personifications of this confusion, and Max by becoming their king takes his mother’s place having to take care of his emotions, and learn that there is no such power as making everyone happy!

I love that Max is adventurous, that he plays very dangerous games, and that he expresses all the wilderness of childhood! I am surprised of having heard so much that Where the Wild Things Are was not for children because though I enjoyed this film very much and laugh like crazy when they played the dust battle, I felt that this opus had much more to say to children than to me. I felt that it was a necessary film for kids in those time where their wilderness tend to be denied and where their freedom has been tamed by constant surveillance and mobile phones.

Isn’t it interesting that talented filmmakers like Spike Jonze or Wes Anderson are both this year doing children movies? And both coming back to a more organic filmmaking; do they want to transmit something to this generation of children: give them the opportunity of developing good taste in aesthetic matters? Or a wilder range of style and stories? whatever the answers to these questions are, it is necessary to say that with Where the wild things are Spike Jonze is filling a gap in childhood cinema like Maurice Sendak did in children literature!

I was very impatient to see Where the Wild Things Are, I loved it, now I am impatient to see the Fantastic Mister Fox!



Sunday, 6 December 2009

Au Hasard Balthazar by Robert Bresson


ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE. DO NOT GIVE UP!


Quand j’étais enfant, un professeur intelligent (je ne me rappelle plus qui c’était) nous a dit : « Pourquoi trouvez-vous que les ânes sont bêtes ? Vous trouvez que c’est bête de refuser d’être un esclave ? »
Dans un village de la campagne française, des enfants tombent amoureux d’un petit d’âne et demandent à leur père de l’adopter. Ils le baptisent religieusement Balthazar. Le temps passe, et les histoires d’amour enfantines ne sont plus qu’un cœur gravé sur un banc ; elles ont été remplacées par la cruauté de l’amour, la sensualité, l’avarice, et l’orgueil. Balthazar ainsi que les personnages de l’histoire sont valdingués entre dur labeur, déception, souffrance, cruauté et passions.

Ce film est un chef d’oeuvre, à chaque fois qu’un personnage ouvre la bouche, en sort quelque chose de juste, tendre , poétique, philosophique et cruel.
J’aime la façon dont la vie dans la campagne des années soixante est détaillée : comment le fils du boulanger, Gérard, un « blouson noir », bad boy électriquement érotique distribut le pain dans des huches, qui comme des boites aux lettres, sont à l’extérieur des maisons.
J’aime le fait qu’aussi méchants que les personnages puissent être les uns envers les autres, on ne peut pas les mépriser car ils sont humains avant tout et vivants et vibrants dans toutes les cordes de leur être. Comme Balthazar qui est leur esclave, ils sont les esclaves de leurs passions et de leurs aveuglements. C’est beaucoup plus beau à regarder que des cyniques qui se gardent de la vie de peur de souffrir !
Ce film est à la fois une fable sur la condition humaine et une histoire spécifiquement située dans un village français au milieu des années 1960. Quand Gérard allume sa radio c’est de la musique yéyé qui explose ! C’est une monde encore en évolution entre l’agriculture moderne et motorisée, et l’agriculture manuelle qui utilise encore les animaux de trait. Les personnages des adultes semblent issus de la littérature classique comme l’avare qui rappelle monsieur Grandet, dans l’Eugenie Grandet de Balzac, alors que les jeunes, représentent la jeunesse des années soixante qui est en train de s’inventer en tant qu’entité indépendante culturellement et moralement.
Ce film est aussi riche des thèmes classiques de la religion catholique comme le baptême, la bible, Marie, le pardon, les péchés capitaux, les fils et filles prodigues, l’âne et les moutons.
C’est déchirant lorsque la mère de Gérard lui donne une convocation qu’elle a reçu de la police (pour un meurtre) et lui dit qu’elle le cachera, et qu’elle l’aidera à franchir la frontière ; une larme coule sur son visage alors que lui est resté face à elle indifférent et moqueur, elle lui dit « je t’en prie ne méprise pas cette larme »…et l’on sait que par amour pour son fils , elle est prête à braver toutes les lois !
J’aime aussi, Arnold, la “clochard céleste” qui est effrayé à l’idée d’avoir peut-être commis un crime lorsqu’il était soul. lorsqu’il meurt de bonheur, il dit adieu à la borne kilométrique, et à son vieux pote le poteau électrique.

Et bien entendu, il y a Marie ( Anne Wiazemski) qui est si pleine de vie, et d’intelligence, avec son visage à la fois doux et dure et sa voix grave. Sa situation rappelle celle d’Agnès dans cet autre splendide film de Bresson : Les Dames du Bois de Boulogne.
L’âne lui-même est un acteur exceptionnel, il est touchant et magnifique ! J’aime le fait que lorsqu’on parle de lui il y a souvent une confusion. On pense d’abord que les gens faisaient une réflexion sur un être humain présent dans le même lieu. Balthazar est considéré comme un égal de l’homme, il est maltraité et parfois aimé comme les humains le sont entre eux. La mère de Marie dit de lui « Il est tout ce qui me reste, laissez le tranquille, il a travaillé toute sa vie, il est vieux, comme moi, il a le droit de se reposer. »
Ce film est brillant parce qu’il est au coeur du tourbillon de la vie, et en donne une image nette et toujours au rasoir. Animaux et humains sont connectés dans une vie dure mais passionnante, et s’il y a de la souffrance et du pardon, il n’y a pas de réel jugement et pas non plus de culpabilité réelle, ce qui unit les personnage plus que la moral et les institutions sont les rapport d’amour et de colère, de violence et de souffrance, ce film est émotionnellement très fort et très vivant !
Si souvent balthazar est battu, il est parfois câliné, comme disait Bjork « there is no map to human behaviour » mais il y a de l’amour et de la confusion ! Ce film est extraordinaire !







When I was a child, a wise teacher told us “Do you really think that donkeys are stupid? It is not stupid; it’s even rather intelligent to be reluctant to slavery!”


In a village, kids fall in love with a baby donkey, they ask their father to have him and religiously baptise him Balthazar. Everyone grows up, childish love stories become marks on a bench and the cruelty of love, sensuality, greed, and pride lead the world and Balthazar between hard work, disappointment, pain, cruelty and passion.

This film is a master piece, each time a character opens his/her mouth he/she says something altogether accurate, tender, poetic, philosophic and cruel. I love how the details of 1960’s rural life are depicted, how the baker’s son, Gerard, an electrically erotic bad boy, distributes the bread by taking the money from wooden bread boxes outsides of the houses (like mail boxes actually).
I love the fact that as mean as they can be all, they are lovable because they’re suffering humans. Life doesn’t leave them any choice either. Like Balthazar who’s a slave of humans, they’re slaves of their passions!
It’s altogether a fable on human destiny and a specific story situated specifically in a French village in the mid sixties. When Gerard opens his radio yéyé music burst! It takes place in a world in evolution still in between modern and motorised agriculture, and manual one using animals;the adults characters could come from classic literature like the Miser who reminds of Mr Grandet from Balzac’s Eugenie Grandet while the youngsters represent the youth of the sixties inventing itself as an independent entity with its own culture and own moral.


The film is also rich with classical themes of the catholic religion like the baptism, the bible, Marie, the forgiveness, deadly sins, prodigal sons and daughters, the donkey and the sheep.
It’s beautiful when Gerard’s mother give him the convocation he received from the police ( for a murder ) and tells him that she’ll hide him and with her help he’ll cross the border, a tear run on her face and she says to her son that remained silent and unconcerned “ don’t despise this tear”


I also love Arnold the “dharma bum” who’s scared of having killed a man while he was drunk, and who dies of happiness saying adieu to an electric post.


And of course Marie who’s so full of life and intelligent, her situation reminds of Agnes’ in another beautiful film of Bresson Les Dames du Bois de Boulogne. Agnes is a prostitute and love and is loved by a man who ignores it…





The donkey himself is amazingly touchingly beautiful! I love the fact that when people talk about him there is always confusion: first we always thought they talked about a specific person who’s also around. Balthazar is considered like an equal by the humans around him; they mistreat and love him like they do to each other. Marie’s mother says about him “he’s all I have left, leave him alone, he’s old like me, and he’s worked all his life, he deserves rest!”


This film is brilliant because it takes place in the middle of life, odd things happen but it’s always sharply right, animals and humans are connected in this life and if there’s pain and forgiveness, there is no judgement and no real guilt.
They sometimes hit Balthazar and after they caress him. “There is no map to human behaviour” but there is love and confusion! This film is extraordinary!
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