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Monday, 6 December 2010

Les enfants et le cinéma/ Children and cinema



English version follows the French one


Noël approche et comme chaque année des milliers de parents vont emmener leurs mistons au cinoche, pour certains pour la première fois. Donc séquence nostalgie avant la séquence comment faire de votre enfant un spectateur ouvert:
J'ai oublié quel film j'ai vu pour la première fois au cinéma, je ne sais plus si c'était les 101 dalmatiens ou Le Livre de la Jungle. J'ai des souvenirs périphériques mais aucuns de ma première impression du grand écran. C'est mon père qui chaque année m'emmenait voir un film. A 6 ans E.T. M'a traumatisée, probablement parce qu'il ressemble à un étron galactique! Je ne dis pas que le film n'était pas de mon âge, beaucoup de mes amis l'avaient adoré, c'est mon père qui avait choisi et ça reste longtemps les parents qui font le choix des premiers films. Avec mes grands-parents,(vous savez, ceux qui me laissaient tout regarder à la télé), avec eux je me souviens avoir vu Blanche Neige et les sept nains que ma grand-mère a vu à sa sortie ( elle avait 13 ans) et qui l'a marquée à vie. Je dois dire que pour moi aussi ce fût le cas, notamment la séquence où la reine se transforme en vieille femme et ne contrôle plus ce qui arrive à sa beauté « mes maaaaaaaiiiinnnnns » extraordinaire!
Avec eux j'ai aussi vu Un Bon Petit Diable avec Alice Sapritch. Là aussi il s'agissait de transmission car c'est ma grand-mère qui m'a acheté tous les livres écrit par la comtesse de Ségur, comme sa grand-mère l'avait fait pour elle.

La transmission est donc la part essentielle de la première cinéphilie. J'ajoute à cette micro liste que mes parents (qui ne sont pas cinéphiles) ont voulu nous faire découvrir Mon Oncle Benjamin qu'ils aimaient beaucoup!
Quelques pistes
  • Je trouve pas mal quand je regarde un film avec un enfant de lui demander ce qu'il comprend du film, et j'aime bien qu'il me pose des questions dessus ( donc je l'encourage à parler) histoire qu'il ne s'autohypnotise pas !
  • Quand on a regardé Fantastic Mister Fox avec N. (4 ans ) et M. (2 ans) (film qui est plus pour les enfants de 30 ans (c'est mon DVD à moi!)), je me suis dis qu'ils devaient ne rien y comprendre, mais quand on a arrêté le DVD pour qu'ils aillent manger ils criaient « Mister Foc! Mister Foc!... » . Je demande à N. ce qu'il comprend de l'histoire et il répond « On s'en fiche de comprendre l'important c'est qu'on aime! » N. est super malin pour son âge, mais en gros il a raison!
    Donc j'ai testé pour vous :montrer un film à un petit en anglais, en japonais ou en noir et blanc, et ils accrochent! Le pouvoir d'attraction des enfants est au delà de la compréhension langagière. Les enfants acceptent facilement de ne pas tout comprendre! S'ils peuvent garder un peu de cela en tant qu'adultes ils s'ouvriront facilement au monde de la poésie. Ne pas chercher à comprendre est aussi important que de chercher à comprendre. S'ils voient, petits, des films en langues étrangères, en noir et blanc etc ils ne feront pas parti de ses ploucs qui disent « je n'aime pas les vieux films, je n'aime pas les films en noir et blanc, je n'aime pas les films étrangers! ».

  • Sur N. Le roman de Renard de Lasdislas Starewitch a très bien marché ( je le conseille sur un grand écran pour pouvoir distinguer les personnages les uns des autres) ainsi que les King Kong et Godzilla originaux
  • Il faut que j'appuis sur un point, comme les enfants sont tous différents certaines choses peuvent faire peur à certains et en faire rire d'autres. Par exemple F. (6 ans maintenant) a été traumatisée par un visionnage des Minipouss dans lequel les minis se transformaient en zombies, depuis elle est terrorisée par les zombies.

Les enfants supportent très bien les films très lents, nous, pas forcément, laissez les regarder tous seuls Rox et Rouky (si vous y tenez vraiment) ou Clémentine (que j'aimais beaucoup enfant mais qui est insupportable de lenteur pour moi maintenant).
Wildside vidéo a été très malin, à ce niveau-là, en créant une collection de films et de courts pour enfants à double niveau de lecture. Tout le monde y trouve son compte. Vu avec F. les aventures de petit vampire de Joann Sfar et Le Roi Leo d'après Ozamu Tezuka qu'elle adore bien que le personnage principal sacrifie sa vie pour un bien plus général. Un de ses copains de classe de 3 ans à l'époque a dit « Mais ça n'est pas un film pour enfant! ». Bien entendu les petits n'aiment pas tout, ils ont déjà leurs propres goûts et un certain sens critique qu'il ne faut pas leur nier!

HERE IS THE ENGLISH VERSION
Christmas is getting close. Like every year during the holiday times people are going to take their kids to the movies. So today we will think of ways to open little kids to the wonders of cinema.

A few ideas
  • I like to ask question to the kids when I watch a film with them and I like them to ask me questions, if not they tend to get hypnotised and not remember the story.
  • When we watched Fantastic Mr Fox with N. ( 4 years old) and M. (2 years old)I thought that they didn't understand anything ( my brother in law said that it is more a film for 30 years old children (it's actually my DVD)) but when we stopped the film, they started a little demo shouting « Mister Foc! Mister Foc! » and when I asked N. what he understood of the story he answered « We don't care if we understand it, the important thing is that we love it ». Well N. is super smart for his age and totally right!
  • So I tested for you showing films to kids in foreign languages, in black and white and also silent movies and they loved them! The way children are attracted by films is beyond language comprehension. They easily accept to not understand, and if they can keep a bit of this acceptation as adults they'll be able to open up to Art, strangeness and Poetry! Not trying to understand is as important as trying to understand! If they see while they're small films in foreign languages, in black and white... they won't be one of those losers who says «I don't like old films, I don't like white and black, I don't like foreign movies ! »
  • Ladislas Starewitch Tale of the Fox worked very well on N. ( I advise you to watch it on the biggest screen possible because it's a bit hard to distinguish one character from the other on a small screen). He also enjoyed very much the originals Godzilla and King Kong.

I must insist on a point: all children are different and some things can scare some of them while other will laugh at the same thing so it's important to know what they're watching. For example F. ( 6 now ) has been traumatised by Here Comes the Littles because in one episode they were turning into zombies. Who would have thought that the Littles might be scary, we should have checked before showing her!
Also children can enjoy something very slow, which for us would be unbearable. Let them watch by themselves the Disney Fox and the Hound or Clementine Enchanted Journey that I enjoyed as a kid but which is very very slow!
In France Wildside videos has been clever enough to create a collection that would satisfy both adult and children with animations and films with double level of reading: with F. we saw Little Vampire and Ozamu Tezuka's King Leo which she adores though one of her friends a 3 years old declared « It's not for children! ». Never forget that they have critical sense and their own tastes!

Friday, 22 October 2010

Rue Cases-Nègres / Sugar Cane Alley



THE ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE
De l'histoire de l'esclavage et de la Martinique, j'avoue connaître assez peu de choses, et en regardant Rue Cases-Nègres pour la première fois à l'age que j'ai, je me suis trouvée dans la position de celle qui découvre.
J'ai donc fait connaissance avec le récit de Joseph Zobel, un grand classique de la littérature antillaise que je meure, maintenant, d'envie de découvrir (toutes les suggestions sont les bienvenues), et avec la Martinique que je n'imaginais pas aussi profondément habitée par l'esprit de l'Afrique.
Ce film démontre que l'Histoire est d'une certaine façon toujours (hélas) d'actualité: ce sont toujours les békés qui possèdent les terres et les capitaux.

Rue Cases-Nègres de Euzhan Palcy est répertorié comme un classique du film sur l'enfance. Je ne suis pas étonnée d'apprendre que sa réalisatrice a été encouragée par François Truffaut car il y a dans la direction des enfants quelque chose qui rappelle dans sa sauvagerie magnifique L'Argent de Poche .
L'histoire:
Dans les années 1930 José (Garry Cadenat) vit avec sa grand mère (Darling Légitimus, grand-mère de Pascal Légitimus) dans une baraque de la rue cases-nègres à la Martinique. M'man Tine, comme tous les adultes de la rue, se casse le dos toute la journée pour récolter les cannes à sucres et être payée une misère. Elle refuse que José devienne lui aussi de la main d'oeuvre bon marché et fait, sans se désespérer, tout ce qu'elle peut pour qu'il puisse continuer à aller à l'école.
José reçoit une double éducation, celle de l'enseignement de la troisième république et celle du vieux monsieur Médouse qui lui transmet la fierté de sa couleur de peau, la sagesse du monde et l'idée de l'Afrique.
Ce film bien que construit simplement est d'une luminosité splendide. Des sujets très graves et complexes y sont traités de manière accessible: l'exploitation, le racisme, le déni de soi, et la mort; mais sans didactisme, sans moralisme. C'est un hymne à la vie, à la positivité et à la joie. C'est un film malgré les sujets difficiles qu'il traite profondément optimiste.
Les acteurs y sont magnifiques.
Carlotta vient de le ressortir en dvd remastérisé, la copie est parfaite et les bonus superbes. A ne pas rater et à transmettre.
Si vous êtes intéressé par d'autres films ayant pour moteur la lutte contre le racisme, cinétrafic a composé une liste donc voici l'URL: http://www.cinetrafic.fr/liste-film/2869/1/autour-du-racisme-en-france


Of the History of slavery and Martinique, I admit knowing very few things, and watching for the first time Sugar Cane Alley, I put myself in the position of the one who discovers and have been very happy to be in this position.
So I discovered the story of Joseph Zobel which is a great classic of Antilles literature( that I now die to know more of) and I also got a clearer idea of the soul of Martinique that I didn't imagine so inhabited by the spirit of Africa. This film also echoes with Martinique's recent history of revolts: the békés are still holding all the land and money there!

Sugar Cane Alley by Euzha Palcy is considered as a classic film on childhood. I wasn't surprised to learn that she was encouraged by François Truffaut. The way the children are directed certainly reminds of the wild luminosity of Small Change and the Wild Child.
The story:
In the 1930's José (Garry Cadenat) lives with his grand mother (Darling Légitimus) in a wooden hut in the Sugar Cane alley, Martinique. M'man Tine like all the other adults breaks her back all day long working in the sugar cane fields and being paid almost nothing. She refuses this future for José, and does everything to make sure that he'll go on going to school.
José receives a double education, first the one from the third republic school and the one that the old Mr Médouse give him: the ancesters'voice, the pride of his colour, the wisdom of life and the idea of Africa.
If the film is simply constructed, and quite approachable for children (from ten I would say) it is luminously splendid. Very grave and complex matters are treated simply and clearly like exploitation, racism , denial of oneself and death, without heavy didactism and moralism.
This film is a life anthem. Through grief and difficulties it drives positivity.
The actors are shining.
I strongly recommend this film both for educational purposes and the enjoyment of cinema!

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