Wednesday, 12 November 2008

ACCATTONE Pier Paolo Pasolini

English
This is a film, which would calm down any arrogant aspiring filmmaker (if at least this one has good tastes!). First film of PPP, it masters the art of narration, dramaturgic progression and cinematography in an absolutely amazing way. But also more than that, it diffuses a love for human beings that make a misanthrope like me feel ashamed of oneself!
First the story begins slowly in the sub-proletarian fringes of the city of Rome, where everybody tries to make a living out of almost nothing. Accatone is a small pimp who with his friends seem to follow Guy Debord’s motto « Never work! » they enjoy a life of simple pleasures, food, wine, sun, idleness, and have fun in a certain pre original sin innocence.
But one day Accatone’s prostitute is beaten up by mobs, she presses charges but accuses the wrong man, and thus is sent to jail.
Accatone becomes a classy bum, for every meal he has to find an idea. One day he meets Stella, a beautiful innocent blonde. Very quickly with his friends they steal to buy her a dress and a pair of shoes, money they didn’t spend to eat. Stella understands that besides the love Accatone has for her, and the love she has for him, that he’s going to prostitute her. First she refuses, and then she accepts, but can’t do it once in the action. Accatone tries to work to feed his family, but he’s not used to effort and quit very quickly. In jail his ex learns that he found someone and make the police aware of his endeavours, from now the police is watching Accatone…
I love this film, even though it’s showing the poorest class of Italian society, it doesn’t toy with their life to make it tragic or sad, fatalistic and determined. The characters have choices even if it’s not a lot. Accatone is a pimp in his soul, but the woman he loves can’t do it so he’s trying another way. He’s kind of free spirited, he doesn’t see life as divided between sins and good deeds; he lives life, that’s it. And that is what seduced Pasolini in those neighbourhoods of Rome: the energy of the poor people, their energy to live.
Pasolini said that his filming for this opus was minimalist, the simplest possible because; he wasn’t interested in the technique. But visually it is signed. I find the presence of travellings very exciting. The characters are always walking, and these focused movements, show that they master their space, they’re not puppets. Pasolini in Cineastes de Notre temps points out, that he is not neorealist because he’s not using any sequences shots, I don’t think it’s the only reason (quite technical) that save him from being neorealist, I think that he doesn’t see his characters as examples of a social problems but as individuals, with a proper life and self-reflection.
How do they self reflect, you may ask and how is it expressed in this film? One example. When Accatone meets Stella he tells her that he’s Vittorio (which is his real name not his nickname) and from that we can observe the split up personality of Accatone. In his dream Vittorio is about to go to Accatone’s wake, they’re like two persons, but as a quite fatalistic person of the people he doesn’t fight against his own death and only asks the gravedigger, to dig his tomb on a sunny spot.
There are, I think, many ways you can explore and travel in this film, and I warmly recommend it.
Français
Voici un film qui rendrait son humilité au plus arrogant des aspirants cinéastes (du moins s’il a du goût ce qui n’est pas souvent donné !). Premier film de PPP, il accuse d’une maîtrise du récit, de la progression narrative et de la cinématographie absolument incroyable, non seulement, mais en plus il diffuse un amour de l’humanité qui me fait culpabiliser d’être misanthrope !
D’abord l’histoire commence lentement, dans les faubourgs sous-prolétaires de Rome, où tout le monde se débrouille plus ou moins pour gagner sa vie. Accatone est un petit maquereau qui avec ses amis semble vivre selon la formule de Guy Debord « ne travaillez jamais ». Ils jouissent de la vie, de la nourriture, du soleil et de la fainéantise et s’amusent de tout dans une certaine innocence prè-péché originel.
Mais un jour, la prostituée d’Accatone est battu par des amis de son ex-maquereau, elle porte plainte, mais accuse des innocents, et est donc envoyée en prison.
Accatone devient alors une espèce de clochard classieux qui se débrouille pour trouver sa pitance. Un jour, il rencontre Stella, une blonde charmante, bien potelée et très pauvre. Rapidement lui et ses amis dépensent l’argent qui aurait dû les nourrir pour la vêtir. Stella comprend plus ou moins malgré l’amour qu’il a pour elle et l’amour qu’elle a pour lui, qu’Accatone cherche à la prostituer. D’abord elle refuse puis accepte mais ne peut pas passer à l’acte, Accatone essaie alors de travailler pour l’amour de Stella, mais il abandonne vite. En prison, son ex a appris qu’elle était remplacée et l’a dénoncé alors Accatone est suivi par un flic…
J’aime ce film car bien que montrant la classe la plus pauvre de la société, il ne tombe pas dans la fatalité et le déterminisme. Les personnages agissent certes en fonction de leur vision de la vie : Accatone est maquereau dans l’âme et il ne peut s’empêcher de prostituer une femme qui l’aime. Mais ces personnages sont intelligents, spécialement Stella, ils comprennent qu’ils doivent jouer un rôle et ne sont pas dupe de la liberté qui leur est impartie. Cette histoire tourne au drame, mais n’est pas dramatique.
Pasolini disait que son filmage était minimum et très simple, mais je trouve la présence des travellings absolument fascinante. Le fait que les personnages soient toujours filmés en train de marcher, ce mouvement ordonné, montre qu’ils maîtrisent leur espace, et ne sont pas des marionnettes. Alors que certains filmages mettent les personnages en cage. Ici on les suit, on est avec eux et l’on découvre le paysage, les tenants et aboutissants de leur vie au fur et à mesure qu’ils nous les dévoilent. Le cinéaste n’est plus un dieu, mais un témoin. C’est en cela qu’il se détache du néoréalisme et pas seulement parce qu’il n’utilise pas les plans séquence, mais parce qu’il considère ses personnages comme des individus et non pas comme des exemples d’une classe sociale déterminée, mais comme des personnes ayant une vie propre et une reflection sur eux-mêmes et qui ils sont.


Cette reflection, réflexibilité s’exprime merveilleusement dans le personnage d’Accatone . Il se divise quand il rencontre Stella et lui donne son vrai nom de Vittorio, Accatone c’est le personnage, le maquereau bouffon, Vittorio c’est la personne. Cela devient d’autant plus clair lorsqu’il rêve de son enterrement, les gens l’appellent Vittorio et vont à l’enterrement d’Accatone. Au lieu de refuser la mort, en fataliste du petit peuple, il demande au fossoyeur de creuser sa tombe au soleil. Et ce film est un premier film ! franchement il m’a laissée bouche bée d’admiration.

1 comment:

Anonymous said...

Nice to see such thoughtful comments addressed to this sadly overlooked, almost forgotten Pasolini. I say forgotten only because when one thinks of the great Italian artist... people tend to always think of The Gospel of St. Matthew, Teorema, his so-called Trilogy of Life, or Salo. All extraordinary in different ways, but there's something about Accattone that sticks with me more than any of the others. Maybe it's due to Franco Citti's extraordinary lead performance... though I think it's also how Pasolini doesn't judge or scorn his characters. They're not puppets, as you state, which gives the film an unexpected organic interiority.

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