Sunday 3 February 2013

La Valigia dei Sogni, 1953


THE ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE
 La cinémathèque française présente une rétrospective de l'oeuvre de Luigi Comencini. Et lorsqu'hier je suis allée voir la valigia dei sogni dont le titre français serait « marchand de rêves » je m'attendais à une sorte de fantaisie surréaliste comme son titre l'indiquait mais je n'avais aucune idée de ce que serait l'intrigue, et tant mieux, car prise par surprise j'ai été émerveillée de mon choc.

Le film bien qu'il présente dans le générique l'habituel «  tous les personnages sont fictionnels» commence comme un documentaire. Comencini nous montre les dépôts où la pellicule filmée est recyclée en film de celluloïd transparent et comment la mémoire du cinéma est tout simplement effacée. Un vieil homme élégant, Ettore Omeri (Umberto Melnati) arrive en bicyclette et tente de sauver quelques bouts de films «comme on le faisait avant la naissance des cinémathèques» dit la voix off. Le concept est placé il va s'agir de l'histoire d'un cinéphile qui comme Langlois va essayer de sauver le cinéma de sa destruction physique. Comment ne pas s'émerveiller de l'effet de mise-en-abîme de voir un tel film non seulement en cinémathèque mais dans la salle Henri Langlois de la cinémathèque.
Omeri (en français on dirait Homère comme le conteur de l'Iliade et l'odyssée) est un ancien acteur du muet et chez lui il conserve des centaines de bobines (en nitrate d'argent dont on sait la dangerosité). Pour gagner sa vie, avec l'aide de la charmante et drôle fille de sa concierge Mariannina (Maria Pia Casilio) il les présente dans les écoles ou les salons bourgeois, illustrant les histoires avec sa voix et présentant en même temps l'Histoire du cinéma.

Arrivé chez lui après sa visite au dépôt il examine la pellicule et découvre Oh merveille qu'il a trouvé le seul film dans lequel Eleonora Duse ait jamais tourné. Il dit « c'est la plus grande actrice que la terre ait porté, elle se méfiait du cinéma qui ne rendait pas la voix et elle n'a tourné que dans un seul film qui ne fut jamais terminé. » Lorsqu'il mentionne la Duse, le film entre en contact avec le réel et la véritable histoire du théâtre et du cinéma. Une grosse partie du film est donc la présentation des merveilleux classiques de l'époque muette du cinéma italien mais mise en scène dans une intrigue avec répercutions dans le présent, humour, charme et dramatisation:
On demande à Omeri de présenter ses trésors dans un salon bourgeois et le baronne en question veut en particulier les films romantiques et ceux d'Héléna Makowska, qu'elle connait et qui joue son propre rôle dans la valigia dei sogni.
Omeri présente donc sa rétrospective des magnifiques divas du cinéma muet ( comme j'ai pu les voir présentée par Lobster dans les années 90 au festival international du film de La Rochelle) mais voilà les gens rient devant des films dramatiques. Le sur-jeu des acteurs du muet et leur mouvements saccadés par les appareils de projection moderne leur semblent ridicules. La Makowska présente, ne peut retenir ses larmes, ce ne sont pas les jeunes qui rient qui la peine, mais de revoir une époque disparue reprendre vie. Et Omeri assassiné dans son coeur par cette réception décide de ne plus jamais montrer les films. Lorsqu'il fait le tour des musées pour proposer sa collection, sa jeune assistante reçoit le fils de la Makowska qui veut détruire les vieux films de sa mère, elle lui promet de les lui donner à conditions qu'il lui fasse faire un essai. Seulement en cherchant les films, elle excite le nitrate d'argent, et tout prend feu. Omeri est arrêté pour avoir gardé chez lui un matériel si dangereux, et on lui demande de visionner cette dernière bobine qu'il allait présenter aux musées qui ont gentiment refusé au cinéma son statut d'art. Dans cette dernière bobine on peut voir des extraits de chef d'oeuvres comme Cabiria, et puis enfin apparaît comme le scénario nous la promettait :la Duse...

Ce film est merveilleux, les acteurs y sont beaux, drôles et touchants, surtout Umberto Melnati qui joue Omeri. Ce film est déchirant pour qui aime le cinéma, on sait tous la dangerosité des pellicule en nitrate d'argent et voir, après la destruction institutionnalisé, cet incendie d'oeuvre uniques est un déchirement! Et enfin, j'ai vu Eleonora Duse sur grand écran. Cette grande actrice de théâtre sur laquelle j'ai lu que ce soit dans les écrits de Constantin Stanislavski ou dans le travail à l'actor's studio de Lee Strasberg.

Le wikipedia italien indique que cette histoire est inspirée par le travail que fit un acteur du muet, Mario Ferrari, pour préserver les films, et aussi celui que firent Comencini et son jeune frère qui les mena à créer la cinémathèque de Milan. Le film fut réalisé pour la cinémathèque italienne en temps de crise, donc les acteurs renoncèrent à leur salaire mais il n'a pas rencontré de succès.

The French cinémathèque presents a retrospective of Luigi Comencini's work. And when yesterday I went to see La valigia dei sogni, from the title ( the dream suitcase)I was expecting a surrealist fantasy, but I had no idea of what the plot would be, so I was taken by surprise by a story that I didn't expect.
This film, thus it presents the usual « the story and character depicted are fictitious » starts like a documentary. Comencini shows us the factory where printed films are recycled into transparent celluloid and how the cinema memories are simply erased. An old and elegant crazy man, Ettore Omeri ( Umberto Melnati) comes with his bike and suitcase to try to save pieces of master pieces « like people used to do before the film libraries were born » says the voice over.
So the concept of the opus is set: it will be the story of a film buff who like Henri Langlois will try to save films from their physical destruction. How not to be amazed by this effect of mise-en-abîme of seeing such a film in a film library and especially in the Henri Langlois theatre of the French cinémathèque.
Omeri (in English he would be called Homer like the poet, writer of the Iliad and the Odyssey) is a former silent era star who's preserving hundreds of old film ( in silver nitrate which is extremely flammable as we know). To earn his living, with the help of the charming and funny daughter of his janitor Mariannina (Maria Pia Casilio) he presents the films in school, salons... illustrating the stories with his own voice and also presenting by this medium the history of cinema.
Back home after a visit to the factory where they destroy films, he inspects what he found and discover, Oh joy! That he found the only film left in which Eleonora Duse acted. He says « that's the best actress that was ever on earth and she played in only one film, because she didn't trust a medium without sound, she shot only one film and it was kept unfinished ».
When Omeri talks about la Duse this film cross reality. A large part of this opus is, thus, the presentation of the wonderful classics of the Italian silent era but directed in a plot with repercussions in the present, humour, charm and drama.
A baroness asked Omeri to present his treasures in a salon, she particularly wants the Romanesque films and especially those in which Helena Makowska is playing (Makowska plays her own part is the opus).
So Omeri presents his retrospective of the munificent divas of the mute era ( like I saw them presented by Lobster in the nineties during the international film festival of la Rochelle) but people are laughing. The over acting of the actors and their fast movements due to the modernity of the projector makes them seem ridiculous. La Makowska can't hold her tears back, it's not because the youngsters are laughing but because it's painful to see dead people living on the screen again. Omeri wounded by the cold and mocking reception of his treasures decides to keep the films for himself or to give them to museums. While trying to give away his collection, Mariannina meets with Makowska's son who wants his mama's past to be destroyed, she exchanges the service against a screen-test, and then looking for the right opuses she accidentally put the whole collection on fire.
Omeri is arrested for having kept such a dangerous collection in his basement, and to be sure that it wasn't pornography the police asks to see the last remaining film which he kept because libraries and museums refused to see cinema as an art. In this last film we get to see extracts of master-pieces like Cabiria and last but not least, as the script promised, the wonderful Eleonora Duse breaking our hearts for the first and last time on film.
This opus is amazing, the actors are beautiful, funny and touching, especially Umberto Melnati who conveys his passion for cinema in a heart-breaking and sincere way. This film is heartrending for whom loves cinema, we all know how the silver nitrate films are dangerous, and after the institutional erasing of the opuses it's hard to see the saved one being destroyed by fire. And finally I saw Eleonora Duse on the big screen. Actress of whom I heard praises in Constantine Stanislavsky’s works and Lee Strasberg amazing book Work at the Actor's studio.
The Italian wikipedia indicates that this story was inspired by the work of a silent era's actor named Mario Ferrari, who like Omeri tried to save films from destruction and also by the Comencini's brother creation of la cineteca di Milano. This opus was made for the Italian film library during an economical crisis thus the actors weren't paid, and also the film wasn't a success which is hard to understand after seeing such a beauty!

1 comment:

Ver de livres said...

Tu m'as donné envie d'aller le voir !

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